Laiah

Fanfiction Pop Culture – Magies du monde

Magies du monde

Ok, je préviens d'avance, ça va être le gros bordel.

Va savoir pourquoi, j'ai imaginé Poudlard avec comme élèves tout sauf les protagonistes de Harry Potter, en fait j'ai pensé à un gigantesque crossover entre les personnages de la pop culture, et j'en ai fait une fiction.

Six personnages principaux, une bonne soixantaine de secondaires, j'ai pas compté la figuration. J'ai l'impression que ça ressemble plus à un défi qu'autre chose.

Le décor, le cadre, l'intrigue et les personnages vont sûrement être longs à installer, pour des raison évidentes de complexité et de nombre, toutefois comme cet écrit s'annonce plus conséquent que mes autres fanfictions, ça devrait passer, et ce, même si le début va très vite. Je ferai au mieux. J'espère que tu ne seras pas déçu·e.


 

Risque de SPOIL des différents univers avec des références.


 

[TW : mort, manipulation, sang, traumatismes]

Fanfiction magies du monde

Prologue

Assise près de la fenêtre de l'appartement, Ellana caressait la tête de son chaton au pelage noir en fixant la rue. La petite boule de poils ronronna sous le contact délicat des doigts de la jeune fille. Ses longs cheveux de jais n'étaient pour une fois pas tressés, tombant de chaque côté de son visage fin et dissimulant ses yeux noirs. Alors que le calme planait dans la pièce, elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir un étage plus bas. Silencieusement, elle se glissa hors de son perchoir et s'approcha de l'escalier jusqu'à reconnaître les deux voix qui échangeaient dans le salon.

- … toujours au même point Jilano, expliquait la première, l'enquête n'avance pas, et si ça continue ainsi, l'Ordre Noir pourrait bien étendre son pouvoir et arriver à ses fins.

- Je sais bien Sayanel, renchérit la seconde avec calme, mais pour l'heure, nous devrions remettre cette discussion à plus tard car une certaine demoiselle semble bien intéressée par notre conversation.

L'homme se tourna vers l'ensemble de marches tout en jetant un coup d'œil malicieux à la silhouette d'Ellana, qui, prise sur le fait, se contenta de descendre pour rejoindre les deux aurors. Un sourire espiègle sur le visage, elle se jeta au cou de Sayanel, qui lui rendit son étreinte avec plaisir.

- Bien le bonjour jeune fille, murmura-t-il.

- Tu n'étais pas venu depuis longtemps, lui reprocha Ellana en faisant la moue.

Les lèvres de son interlocuteur s'étirèrent.

- J'avais beaucoup de travail.

- Ellana, reprit Jilano, n'aurais tu pas quelque chose à nous annoncer ?

Le tuteur de la petite brune avait d'abord haussé un sourcil lorsque ses iris s'étaient posés sur son bureau. Là où habituellement, ses courriers étaient rangés dans un agencement précis, les lettres étaient maintenant éparpillées sur la table de bois, intriguant le propriétaire des lieux. Comprenant vite la raison de ce soudain désordre, ses yeux bleus brillèrent d'une lueur de fierté envers sa protégée. La jeune fille suivit alors son regard et son visage s'éclaira.

- Il y a deux réponses à cette question, souffla-t-elle avec conviction, comme à toutes les questions. Celle du savant, et celle du poète. Laquelle souhaitez vous en premier messieurs ?

Les deux aurors échangèrent un regard amusé avant de répondre d'une même voix.

- Celle du poète.

- La magie qui grandit dans mon cœur chaque jour va bientôt prendre son envol, tout comme moi.

- Celle du savant.

- J'ai reçu ma lettre.


 

*******


 

Le jeune garçon parcourut la pièce du regard à la recherche d'une certaine personne. Cette dernière était assise à son bureau, plume à la main et concentrée sur la rédaction d'un parchemin. Une simple observation lui permit de déduire qu'il s'agissait là d'un travail minutieux. Il ne prit pas la peine de frapper contre la vieille porte de bois pour s'annoncer et avança directement jusqu'à s'arrêter devant la table. Toutefois, il garda le silence.

- Que veux tu cette fois, Sherlock ? demanda le jeune homme assis sans lever les yeux de sa tâche.

- Je dois aller acheter du matériel sur le chemin de Traverse pour ma rentrée.

- Dans ce cas, pourquoi n'es tu pas encore parti ?

Le garçon soupira, frustré.

- Maman m'interdit d'y aller seul, elle a dit que tu devais m'accompagner.

- Et depuis quand es tu si obéissant ? questionna le plus âgé, sceptique.

- Depuis qu'elle garde la poudre de cheminette sur elle.

Mycroft daigna enfin lever la tête pour observer son frère tandis que celui ci croisait les bras sur sa poitrine. Sherlock arborait une expression contrariée, ses yeux gris teintés de bleu et de vert pâle étaient détournés sur le côté de la pièce et ses cheveux châtains foncés, éternellement ébouriffés, cachaient mal son regard agacé. Réprimant un soupir las, l'aîné se leva de son bureau, abandonnant le produit de ses efforts, et contourna le meuble d'une démarche assurée.

- Et bien allons y, que je ne perde pas plus de temps, petit frère.


 

*******


 

Il ouvrit la porte de la boutique et avança de quelques pas. Il laissa ses yeux gris traîner le long des murs pour ensuite s'arrêter sur le comptoir. Personne n'attendait derrière. Le jeune homme réprima un sifflement désapprobateur devant la poussière qui maculait meubles et objets. Un glissement se fit entendre derrière les étagères et un sorcier apparut entre deux rangées. Les rides marquées par l'âge comme le travail, les iris pâles emplis de savoir et les cheveux décoiffés formant une tornade blanche sur sa tête. Ollivander. Il s'avança et détailla le garçon qui était entré dans sa boutique. Petit de taille, il dégageait cependant de son allure une force et un charisme certains. Vêtu d'un costume sombre, les cheveux d'un noir profond, coupés en undercut, les yeux semblables à l'acier, totalement inexpressifs et pourtant si hypnotisants. Le vieux sorcier fut incapable de déceler ce à quoi pensait son jeune client.

- Bonjour, commença ce dernier d'une voix calme et froide, je viens acheter une baguette.

- Bien sûr, murmura Ollivander en le fixant. Puis je avoir votre nom je vous prie ?

- Livaï.

- Un nom de famille ?

- Non.

Son ton était toujours aussi glacial, le marchand comprit rapidement que son interlocuteur désirait faire au plus vite. Il cessa de le regarder et entreprit de fouiller dans ses tiroirs à la recherche de plusieurs boîtes. Lorsqu'il fut satisfait d'une d'entre elles en particulier, il sortit la baguette de son emballage et la présenta au jeune homme. Ce dernier la saisit avec une infinie précaution, connaissant la valeur de l'objet. Une douce lumière jaillit entre ses doigts et il interrogea le professionnel du regard.

- Je me doutais que cette baguette vous choisirait, expliqua ce dernier avec douceur. Trente deux centimètres, sa finesse caractérise l'élégance dont vous semblez faire preuve, en bois d'ébène, ce qui dévoile la force de vos convictions et crin de sombral...

Il se pencha par dessus le comptoir pour fixer de nouveau le regard gris de son client.

- Vous avez déjà affronté la mort, jeune homme.


 

*******


 

Debout devant la vitrine, il semblait hésiter. L'éclair de feu qui lui faisait face le tentait à chaque seconde supplémentaire passée à l'admirer. Il savait pourtant que venir sur le chemin de Traverse pour ses achats scolaires se solderaient par des dépenses personnelles. Il soupira. Finalement décidé, il entra dans le magasin et s'approcha de la vendeuse. Cette dernière glissa son regard vers la personne en face d'elle. Elle vit un jeune garçon qui devait approcher la douzaine d'années. La peau sombre, les cheveux attachés sur le dessus de son crâne et le sourire aussi charmeur qu'innocent. Il était vêtu avec classe et simplicité, sans fioritures inutiles. Lorsqu'il la salua d'une légère courbette, elle ne put réprimer un rire discret et amusé devant des manières aussi formelles et distinguées.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle gentiment.

- Bonjour, je voudrais acheter un éclair de feu je vous prie, l'informa le garçon avec un fort accent français qui fit craquer la jeune femme.

Il sortit plusieurs gallions d'or de sa poche et plongea son regard marron chocolat dans celui de la vendeuse derrière le comptoir.

- Au nom de Lafayette, s'il vous plaît.

Elle encaissa l'argent après avoir hoché la tête, appréciant l'éloquence du jeune homme, tout aussi agréable que son sourire enjôleur.


 

*******


 

Loki jeta un regard envieux à son frère aîné. Le grand blond était comme à son habitude, fier et souriant, se comportant comme le fils parfait qu'il était. Il discutait avec leurs parents tandis que derrière eux, le jeune garçon aux cheveux sombres avançait en silence tout en ruminant ses pensées. La gare était parsemée de voyageurs moldus, qui couraient, criaient, ou essayaient de trouver le quai qu'ils devaient emprunter. La famille d'Asgard arriva enfin devant le mur qui donnait sur la voie neuf trois quarts. Frigga se tourna alors vers son cadet et passa une main rassurante autour de ses épaules.

- Je vais traverser avec toi, Loki, murmura-t-elle doucement.

Le garçon hocha la tête et attendit que le passage soit libéré de la présence d'Odin et Thor. Les deux êtres magiques s'élancèrent en direction du mur avant de passer au travers pour ressortir parmi une foule de sorciers. La femme poussa doucement son fils vers le reste de leur famille. Thor, qui discutait avec son père, s'arrêta en fixant quelque chose au loin.

- Père, Mère, je vais vous laisser. Mes amis m'attendent là bas.

Il pointa du menton ce qui accaparait son regard depuis quelques secondes. Une bande d'adolescents situés à quelques mètres faisaient de grands signes pour le saluer. Loki regarda alors son aîné rejoindre le groupe bruyant et agaçant qu'il considérait comme sien. Les deux adultes se tournèrent vers le cadet afin de lui dire quelques mots avant qu'il ne monte à bord du Poudlard Express.

- Comporte toi bien, mon fils, affirma Odin avec son flegme habituel.

Le jeune sorcier réprima un soupir agacé.

- Prends soin de toi, souffla Frigga avec tendresse.

Il hocha la tête et grimpa dans le train.

Chapitre 1 : Nouveaux venus à Poudlard

Livaï admirait le paysage défiler à travers la fenêtre. Le Poudlard Express était parti de la gare depuis déjà plusieurs minutes, et le jeune garçon avait trouvé par chance un compartiment vide. La porte coulissa et il tourna la tête pour apercevoir une fille de son âge. La taille fine, les gestes emplis d'une douce harmonie, elle avait des cheveux noirs reliés en une longue tresse et les yeux de la même couleur ébène.

- Excuse moi, les autres endroits sont pleins et j'ai pas envie de passer trois heures à errer dans les couloirs, est ce que je peux venir ?

Le brun hocha la tête avant de retourner à sa contemplation.

- Je m'appelle Ellana Caldin d'ailleurs, continua son interlocutrice. Et toi ?

- Livaï, répondit-il simplement.

Ce fut elle qui acquiesça, tout en souriant. Elle s'allongea avec désinvolte sur la banquette en face de celle que le jeune garçon occupait et ferma les yeux. Elle avait remarqué que son acolyte ne désirait pas parler et respectait totalement son souhait. Un court instant passa avant que la porte ne s'ouvre de nouveau sur un garçon assez grand dont le regard semblait tout analyser. Ellana ouvrit ses paupières pour l'observer pendant qu'il s'installait à côté de Livaï. Ce dernier jeta un coup d'œil furtif au nouveau venu avant de poursuivre son activité sans paraître se soucier de cette intrusion. Mais, sentant le regard lourd de la fille sur lui, le garçon se justifia.

- C'est le premier compartiment que je vois où il reste de la place.

Elle accepta l'explication avec un petit sourire.

- Enchantée, mon nom est Ellana Caldin.

- Sherlock Holmes.

Il dirigea son regard vers l'autre adolescent qui fixait le paysage sans dire un mot.

- Et lui ? demanda-t-il à la jeune fille.

- Livaï, répondit le concerné sans détourner son attention alors qu'Ellana ouvrait la bouche pour répondre.

Sherlock voulut répliquer mais la porte s'ouvrit de nouveau, sur deux garçons. Le premier arborait une expression chaleureuse tandis que l'autre semblait passablement agacé.

- Désolé, commença l'intrus avec un accent français très prononcé, on peut venir ?

Ellana hocha la tête en lui rendant son sourire avant de troquer sa posture allongée pour laisser les deux adolescents s’asseoir sur la banquette.

- Mon nom est Gilbert Lafayette, reprit le garçon à l'air sympathique, mais généralement, on m'appelle Laf.

Il désigna son partenaire avant de poursuivre.

- Lui, c'est Loki, on s'est rencontrés dans les couloirs quand on cherchait un compartiment libre.

Appréciant l'attitude désinvolte et amicale du garçon, Ellana entreprit de faire les présentations entre les autres membres du groupe.

- Tout le monde entre en première année ici ? demanda-t-elle avec curiosité.

Les autres acquiescèrent et une discussion débuta avec plus de naturel. Sentant l'ambiance monter petit à petit dans la cabine, Livaï finit par abandonner le paysage rural qui se profilait à l'horizon. Il se tourna vers les autres, écoutant leurs paroles sans participer. Assis contre la porte, Loki restait tout autant silencieux, mais il paraissait moins énervé qu'à son arrivée. Les heures défilèrent aussi vite que le panorama au travers de la vitre. Lorsque le Poudlard Express se stoppa enfin, les cinq adolescents sortirent dehors. Encadrés par un dénommé Hagrid, impressionnant au premier regard mais très prévenant à l'égard des jeunes sorciers, ils se dirigèrent vers le majestueux château. Une fois entrés dans l'édifice, le demi géant les laissa dans le hall en leur demandant d'attendre un instant. Il ne fallut que quelques minutes pour qu'une femme âgée à l'air aussi autoritaire que bienveillant n'arrive devant eux. Elle se présenta comme étant Minerva McGonagall, professeure de métamorphose. D'une voix ferme, elle incita les nouveaux élèves à la suivre dans le calme. Les grandes portes qui leur faisaient face s'ouvrirent et l'ensemble des premières années avança, traversant la pièce gigantesque. Sur un signe de l'adulte, les adolescents s'arrêtèrent devant l'estrade et la sorcière monta pour se poster près d'un tabouret sur lequel était posé un vieux chapeau. Elle saisit ce dernier tout en tenant une liste de l'autre main, et se tourna vers le groupe formé devant elle.

- Lorsque j’appellerai votre nom, expliqua l'enseignante, vous viendrez sur le siège, je poserai alors le Choixpeau sur votre tête et il désignera la maison que vous intégrerez durant votre scolarité à Poudlard. Bien, pour commencer... Ahsoka Tano.

Une jeune fille se glissa hors de la foule et fit un pas sur l'estrade, à la vue de tous. La peau aussi brune que celle de Lafayette, les cheveux longs, teints de bleu et de blanc, séparés en trois couettes, deux qui glissaient sur ses clavicules et une qui tombait dans son dos. Ses yeux bleus océan dévoilaient une légère anxiété tandis qu'elle s'asseyait. L'artefact magique n'eut pas à réfléchir longtemps pour l'envoyer à Gryffondor. Ce fut également cette maison qui reçut les deux élèves suivants, un garçon du nom d'Alexander Hamilton et une fille appelée Arya Stark. Vint ensuite le tour de Domino. Son appel provoqua une série de chuchotements parmi les étudiants magiques, qui se demandaient s'il s'agissait d'un pseudonyme ou d'un vrai nom. L'élève fut envoyée à Serpentard après une légère hésitation du chapeau.

- Ellana Caldin.

Restée auprès des garçons avec lesquels elle avait passé le voyage en train, la jeune fille sentit son cœur battre d'excitation. Elle échangea un bref regard avec ses quatre camarades, appréciant le sourire sincère et encourageant du français, puis elle avança à son tour. Lorsque l'objet vivant glissa sur son crâne, la sorcière sentit une présence dans son esprit, semblable à un murmure.

- Mmmh, souffla une voix grave au sein des ses pensées, intéressant. Je décerne en toi énormément de choses...

La petite brune garda le silence, préférant ne pas interférer dans la réflexion lourde de l'artefact. Elle ferma simplement les yeux, attentive.

- Je sens une grande faculté à ignorer les règles et un goût prononcé pour la provocation, continua le couvre chef enchanté, ainsi qu'une autorité naturelle et un grand désir de liberté... Toutefois... Serpentard n'est pas une maison faite pour toi. Gryffondor non plus, même si le courage et la détermination qu'il y a dans ton cœur sont une certitude.

Le Choixpeau marqua une pause.

- Tu as en revanche toutes les qualités recherchés par les Poufsouffles, tu es loyale, soucieuse d'Autrui, persévérante dans ton travail, tu es spontanée et sincère. Ton âme est modeste et juste... Tout comme tu possèdes les caractéristiques propres à Serdaigle. Sagesse, savoir, créativité. Et une poésie vibrante pour ton corps comme ton esprit... Alors, petite Ellana, où vais-je bien pouvoir te mettre ? Mmh ?

Les yeux toujours clos, la jeune fille sourit tandis que ses pensées se formaient seules avec un naturel déconcertant.

- Il y a deux réponses à cette question, songea-t-elle, comme à toutes les questions. Celle du savant, et celle du poète, laquelle veux tu en premier ?

- Celle du savant ? demanda le Choixpeau, intrigué.

- Je n'ai pas les connaissances nécessaires pour répondre à ta question.

- Celle du poète ?

- Peu importe la maison que tu choisiras, lorsque mon envol sera venu, j'irais là où le vent me portera.

Ellana ouvrit les yeux, la salle était plongée dans un silence pesant. Quelques murmures lui parvinrent alors, au loin. Elle ne comprit que de brefs passages de conversations, « plus de cinq minutes », ou encore « c'est une chapeaufloue ». Sur sa tête, l'artefact se tendit soudainement, hurlant le verdict.

- Serdaigle !

Un sourire éclatant aux lèvres, elle se leva et rejoignit la table sous les applaudissements de sa nouvelle maison. Une nouvelle Serpentard arriva ensuite, du nom d'Ellie Phimister. Puis ce fut Gryffondor qui gagna un nouveau membre, un certain Eren Jäger. La professeure McGonagall haussa un sourcil en regardant le nom qui suivait sur sa liste.

- Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier de Lafayette, appela-t-elle.

Quelques rires fusèrent dans la salle. Le jeune français s'avança en souriant, amusé de l'effet de son nom. Il précisa à l'enseignante qu'un simple « Gilbert Lafayette » suffisait et s'installa. Le chapeau fut posé sur son crâne et un retentissant « Gryffondor ! » se fit entendre après une poignée de secondes. Il descendit et laissa sa place à la dénommée Hanji Zoe, qui rejoignit Poufsouffle tandis qu'un autre garçon, Jim Moriarty, était envoyé à Serpentard. Le suivant, John Laurens, fut accueilli avec joie parmi les Rouges et Ors.

- Livaï, prononça l'enseignante.

Le regard toujours aussi inexpressif, le jeune garçon s'approcha du tabouret. Le Choixpeau se posa sur sa chevelure ébène et il sentit une présence intrusive dans son esprit. Le sentiment lui parut alors désagréable.

- Intéressant, murmura une voix en lui, vraiment très intéressant... Ta personnalité est complexe et si tu possèdes de nombreuses qualités, elles ne te placent pas forcément dans une maison en particulier... Voyons voir... Tu sembles être un leader né, tu méprises l'autorité et ton intelligence est à la hauteur de la noblesse de ton cœur... Dans ce cas, pour toi, ce sera...

Le couvre chef enchanté se tut un instant avant de crier dans la salle.

- Serpentard !

L'adolescent marcha avec nonchalance jusqu'à la table des Verts et Argents tandis qu'était appelé un nouvel élève.

- Loki d'Asgard.

Pour le jeune homme, l'artefact eut à peine frôlé ses cheveux noirs qu'il s'exclamait déjà.

- Serpentard !

Un sourire en coin sur les lèvres, le garçon se leva pour s'installer sur la place libre en face du petit brun au regard acier. Ce dernier porta une attention surprenante sur la jeune fille qui fut nommée, une certaine Mikasa Ackerman. Alors qu'elle se dirigeait sur l'estrade, Livaï la suivait de ses iris, fixant son visage d'une manière pesante. Loki, qui avait bien remarqué ce changement d'attitude soudain, se demanda ce que cette adolescente avait de particulier, et quel était son lien avec son camarade. Les cheveux noirs, longs, tombant en cascade dans son dos, les yeux sombres tout aussi inexpressifs que ceux du garçon et les traits du visage aux caractéristiques asiatiques, Mikasa ne manifestait aucun signe de stress, ou même d’intérêt. Le Choixpeau se posa sur sa tête, et la voix grave de l'artefact retentit dans son esprit.

- Quelle loyauté je sens en toi... Tu es du genre à persévérer, et ton sens de la justice est fort. Je vois aussi beaucoup de bravoure dans ton cœur. Gryffondor ou Poufsouffle ? Je penche plus pour le second... Mmh...

- S'il vous paît, Gryffondor, murmura la jeune fille, je veux juste Gryffondor.

- Gryffondor hein ? Pourquoi cela ?

- Ma loyauté ne va qu'à Eren. Gryffondor, je vous en prie. Je veux être avec lui.

Le chapeau ne répondit pas immédiatement. Puis, sous les supplications de l'élève, il posa son verdict et Mikasa put rejoindre la table des Rouges et Ors. Peter Parker fut appelé à son tour et envoyé à Poufsouffle sans que l'artefact n'hésite.

- Sherlock Holmes, nomma McGonagall.

L'adolescent reçut l'objet enchanté sur sa tête et attendit.

- Grande intelligence, très grande oui, affirma le couvre chef vivant. Cependant, la sagesse n'est pas ton fort. La provocation l'est bien plus, tout comme la fierté. Pour toi, ce sera... Serpentard !

La liste continua à défiler et les jeunes sorciers se relayèrent sur le tabouret pendant de longues minutes tandis que chacune des maisons de Poudlard accueillait de nouveaux membres en son sein. Le dernier à passer fut un garçon répondant au nom de Wade Wilson, il rejoignit la maison des Verts et Argents. Lorsque tous furent installés sur les quatre longues tables, l'enseignante recula pour s'assoir près des professeurs tandis que le directeur, un homme qui semblait avoir dépassé la centaine d'années si on en croyait ses longs cheveux blancs, ses rides plissées, ses yeux sages et sa barbe immaculée à la taille impressionnante, s'avançait sur l'estrade. Il balaya la salle d'un regard bienveillant avant de prendre la parole.

- Bonsoir à tous et à toutes, prononça-t-il d'une voix claire et apaisante. Je vous souhaite la bienvenue. Bienvenue à ceux qui sont là depuis plusieurs années, et bienvenue à ceux qui viennent d'arriver. Pour ces derniers, mon nom est Albus Dumbledore. Je suis le directeur en charge de Poudlard. Avant de vous laisser manger, je tenais à vous informer de quelques règles importantes, même si la majorité des explications vous seront données par vos préfets. Sachez tout d'abord que je suis très fier de...

Sa phrase fut interrompue par le bruit sourd des deux grandes portes de la salle, qui venaient de s'ouvrir dans un claquement violent en s'écrasant contre les murs. Le son résonna jusqu'au plafond et tous se tournèrent vers le jeune homme qui se tenait à l'entrée. Celui ci mit tranquillement sa main gauche dans la poche du pantalon de costume moldu qu'il portait tandis que la droite tenait un verre rempli de whisky. Les cheveux bruns, assez courts, coiffés légèrement en arrière et les yeux de cette même teinte sombre, bien que parcourus d'éclats enflammés. Ses joues laissaient voir un rasage régulier et propre qui mettait en valeur sa prestance, tout comme le faisait le sourire insolent qui étirait ses lèvres. Assez grand, à la musculature fine qui ressortait de sa chemise blanche, il surplombait la salle d'un regard hautain et amusé. Lentement, il prit une gorgée de sa boisson tout en fixant le vieil homme qu'il avait coupé dans son discours.

- Oups, on dirait bien que je suis en retard, clama-t-il avec une voix grave et provocante. Je vous ai manqué, j'espère.

Chapitre 2 : Lucifer Morningstar

Le silence se fit lourd suite à la brève tirade du nouveau venu. Dumbledore posa son attention sur le jeune homme et lui adressa un mouvement de tête formel destiné à le saluer.

- Ravi de vous compter parmi nous cette année, Mr Samaël Gohd, répondit-il avec une tranquille assurance.

Le sourire insolent sur le visage du grand brun laissa place à un rictus colérique tandis que son regard se chargeait d'une haine profonde.

- Ne redites plus jamais ce nom, professeur, cracha-t-il en serrant les dents.

Puis, feignant de retrouver son calme, il plaça sur son visage une expression moqueuse qu'il enjoliva de charme.

- Après tout, reprit-il plus posément bien que tous puissent déceler sa contrariété, mon très cher père m'a officiellement renié.

Le directeur l'observa par dessus ses lunettes, ses yeux brillaient de curiosité comme d'amusement.

- Et comment devons nous vous nommer dans ce cas ? demanda-t-il poliment alors que tous les professeurs ne rêvaient que du moment où leur supérieur se déciderait à remettre l'impudent à sa place.

Les lèvres du jeune homme s'étirèrent de nouveau. Il leva son verre, comme s'il portait un toast à l'acceptation de sa nouvelle identité, avant de répondre avec arrogance.

- Lucifer Morningstar, pour vous servir.

Dumbledore lui indiqua d'un geste courtois de la main qu'il était invité à s'attabler avec les autres, sous le regard médusé et consterné des professeurs. Le jeune homme se dirigea avec désinvolte vers la table des Serpentards, tandis que Loki l'observait avec admiration. Du haut de ses onze ans, il voulait plus que tout ressembler à cet étudiant, il voulait la même assurance, le même charisme, et cette spontanéité qui se rapprochaient beaucoup de son propre comportement lorsqu'il était dans un milieu familier. A la table des Serdaigles, Ellana se pencha vers sa voisine, une fille à peine plus âgée qu'elle, à la peau noire, au sourire étincelant et au regard vif.

- Qui est-il ? lui demanda-t-elle, intriguée.

- Le fils déchu du ministre de la magie, Dy-heu Gohd, répondit l'adolescente. Sa... Lucifer a toujours été rebelle, mais à la fin de l'année dernière, les enseignants ont découvert qu'il avait étudié la magie noire, et que ça avait influencé ses pouvoirs. Cette histoire a créé un gros scandale sur sa famille, et même si grâce à la position de son père, il a pu éviter Azkaban et garder le droit de terminer sa dernière année ici, sa famille l'a totalement renié. Il s'est fait chassé de chez lui et est devenu un vrai paria dans la société magique. On raconte qu'il a depuis fait fortune dans le monde moldu, mais je n'en sais pas plus.

- D'accord, merci euh...

- Shuri, l'informa la jeune fille, je suis en seconde année. Toi tu es Ellana c'est bien ça ? Tu as fait grande impression avec le Choixpeau, les chapeauflous sont rares.

L'adolescente sourit et hocha la tête pour remercier sa camarade. Les deux filles se tournèrent ensuite vers le directeur, qui reprit son discours comme si Lucifer n'avait jamais interrompu sa phrase.

- Je suis très fier de vous accueillir dans cet établissement. Et je souhaite que vous réussissiez tous votre scolarité ici. Puisque nous sommes déjà en retard pour débuter ce repas...

Il jeta un œil sur le jeune homme qui avait fait une entrée fracassante et ce dernier le lui rendit tout en prenant une nouvelle gorgée de whisky puisque personne n'avait eu le bon sens de chercher à le lui enlever.

- Je vais donc laisser aux préfets le soin de vous donner le règlement de l'école, et pour l'heure, je vous souhaiterais simplement un bon appétit.

Les étudiants applaudirent avec joie avant de se précipiter sur les plats aussi nombreux que divers. L'ambiance chaleureuse eut pour effet de mettre les nouveaux à l'aise très rapidement et les discussions comme les rires se propagèrent vite parmi les tables. Puisque Livaï ne semblait pas disposé à discuter, Loki tourna son attention plus loin, à savoir sur l'homme qui l'intriguait fortement, Lucifer. Ce dernier avait commencé une conversation rythmée avec ses voisins de table tout en mangeant. Il offrait à ses camarades de lourds regards charmeurs et nombre de ces derniers, filles comme garçons, semblaient affectés par son effet attractif et séducteur. Le fils déchu se laissa de plus en plus tenter par des contacts familiers avec les personnes qu'il captivait et lorsqu'une adolescente posa les mains sur son torse, Loki reporta son regard sur son assiette. Finalement, ce n'était pas ce qu'il voulait devenir. Du moins, pas à ce niveau là. Il appréciait le côté rebelle du septième année, sa nonchalance et son fort charisme, et il admettait être curieux à son propos, mais cette nouvelle facette était loin de ses propres ambitions. Le jeune sorcier leva les yeux en face de lui pour regarder Livaï. Ce dernier avait à peine mangé et fixait les différents élèves avec indifférence tout en buvant un thé d'une curieuse manière. En effet, assis de biais, le bras gauche reposant sur la table, il tenait la tasse de l'autre main par le bord au lieu de la hanse.

Lorsque le repas fut terminé, les préfets de chacune des maisons emmenèrent les premières années jusqu'à leur salle commune. La responsable des Serpentards qui se dévoua à la tâche de guider les nouveaux Verts et Argents dans les couloirs était une cinquième année aux longs cheveux blonds pâles, presque blancs, aux yeux océan et au visage angélique qui s'appelait Daenerys Targaryen. Tout en descendant les escaliers, elle donnait aux plus jeunes les informations essentielles concernant le fonctionnement de l'école et celui de leur maison. Bien que douce dans la voix, Sherlock sut discerner en l'écoutant à quel point la jeune femme était faite pour diriger. Son autorité ne fit plus aucun doute à la petite assemblée lorsqu'elle glissa un regard dur au jeune garçon qui avait ri lorsqu'elle avait mentionné le couvre feu. Arrivés dans le sous sol du château, le groupe se stoppa devant un grand mur. Daenerys prévint les novices qu'il leur faudrait apprendre le mot de passe avec attention, puis elle se tourna vers la pierre.

- Dague en argent, prononça-t-elle d'une voix claire.

Une entrée se forma alors et la jeune sorcière invita les premières années à entrer avant de les suivre. L'intérieur de la salle commune était d'une beauté énigmatique alliée à une ambiance obscure quelque peu macabre. Les canapés et fauteuils du salon étaient en cuir noir, les tables faites de bois sombres, et la grande cheminée de pierre finement sculptée ne diffusait qu'une douce lumière. Peu d'élèves étaient encore présents dans la pièce, de par l'heure tardive. La préfète donna les dernières indications, notamment en ce qui concernait les dortoirs. A la différence des autres maisons de Poudlard, les différentes chambres ne disposaient que de trois ou quatre lits. Aussi, lorsque la blonde platine désigna les groupes, Sherlock, Livaï et Loki se retrouvèrent de nouveau ensemble. Une fois tous répartis, la plupart des jeunes quittèrent le grand salon pour rejoindre leurs affaires. Daenerys s'apprêtait à regagner son propre logement lorsque la porte de la salle commune s'ouvrit.

- Aaaah, les p'tits nouveaux sont enfin arrivés, affirma une voix grave et amusée, la fête va pouvoir commencer.

La jeune femme revint sur ses pas et se posta face au nouvel arrivant pour l'empêcher d'approcher les première années encore dans la pièce.

- Certainement pas Sama... Lucifer, gronda-t-elle en le foudroyant du regard. Ce ne sont pas des jouets avec lesquels tu peux t'amuser.

- Quelle ferveur, se moqua le fils déchu en prenant une gorgée de whisky, dont le volume avait visiblement augmenté dans le verre toujours présent au creux de sa main. Calme toi chérie, je ne vais pas les blesser tes nouveaux gamins.

Il se décala pour passer mais la préfète fit de même. Sa colère était plus que visible malgré son visage impassible et sa voix calme.

- Entendu, reprit le sorcier d'un air taquin, je veux bien admettre que tu es admirable dans le rôle de protectrice.

- Tu dis ça mais elle n'a pas été capable de protéger son propre frère, intervint une nouvelle voix avec moquerie.

Daenerys fit soudainement volte face pour fusiller de son regard clair celui qui avait parlé. De taille moyenne, les yeux bleus pâles et les cheveux ni longs, ni courts, d'un noir profond. Damon Salvatore, un sixième année qui n'avait rien à envier à Lucifer niveau comportement. Profitant de la rage contenue de la blonde, le paria se pencha pour susurrer à l'oreille de la jeune fille.

- Ça pique, non ?

La blonde platine étouffa un grognement énervé et se dirigea vers le dortoir des filles, blessée. Avant de disparaître du champ de vision des élèves, elle se tourna vers les jeunes sorciers qu'elle avait guidés.

- Vous devriez aller vous coucher avant de regretter d'être dans la même maison que ces connards, leur conseilla-t-elle.

- Là elle parle de moi, confirma Damon avec un sourire en coin.

Lucifer se contenta de glousser discrètement avant de s'assoir dans l'un des canapés.

- Tu n'étais pas obligé Damon, s'interposa une adolescente rousse avec franchise. Tu sais pourtant qu'elle ne s'en est toujours pas remise.

- Garde tes leçons de morale pour toi Natasha, répliqua le sorcier, jusqu'à preuve du contraire, t'es pas une sainte non plus. Dois je te rappeler quel rôle tu as dans ton groupe de super amis aux discours héroïques ?

La quatrième année siffla de désapprobation avant de se tourner vers les deux seules filles restées dans la salle commune.

- Venez, je vais vous montrer les différentes pièces des dortoirs féminins, proposa-t-elle gentiment. Vous êtes Domino et Ellie, je ne me trompe pas ?

- Je préfère Negasonic, répondit la seconde en hochant la tête. Mon nom n'a plus vraiment de sens depuis longtemps.

Tandis que toutes trois partaient dans le couloir, Livaï s'approcha de la cheminée. Perdu dans ses pensées depuis un certain temps, ses iris d'acier fixaient les flammes dansantes sans vraiment les voir. Damon quitta à son tour la pièce et les derniers nouveaux Verts et Argents, Loki, Wade ainsi que Jim, voulurent se retirer, peu désireux de rester avec le plus âgé. Celui ci remarqua leur tentative de fuite et se leva vivement pour se placer au travers de leur route.

- Pas si vite les gars, dit-il doucement, on a même pas eu le temps de faire connaissance.

Il passa ses bras autour de leurs épaules et les fit asseoir sur le canapé du fond. Lucifer les pointa du doigts en demandant leurs noms. Un seul ne répondit pas, et le paria insista en souriant. Le garçon leva fièrement le menton avant d'accepter de lui révéler son identité.

- Je suis Loki d'Asgard, annonça-t-il avec assurance.

- Bien, sourit le fils déchu en plongeant son regard charmeur dans celui du première année. Et dis moi mon cher Loki, que désires tu plus que tout ?

Incapable d'échapper à l’attractivité de l'homme qui lui faisait face, le jeune Serpentard ne parvint pas à garder ses pensées pour lui, la magie activée autour de lui le forçant à parler.

- Je veux montrer ma valeur, arrêter de vivre dans l'ombre de mon frère. Et aussi... Montrer à mon père que je suis digne de notre noble lignée et des responsabilités que ça implique.

Lucifer roula des yeux.

- Ennuyeux, soupira-t-il pour toute réponse en dirigeant son regard enflammé sur Jim. Et toi petit ? Que désires tu vraiment ?

- Jouer avec les gens, confessa le garçon avec un air mesquin qu'il ne put cacher au sorcier hypnotique. Je rêve de confronter mon esprit avec celui d'un prodige, je veux piéger, traquer et gagner.

L'aîné sourit, appréciant la réponse, puis il se tourna vers le dernier jeune sorcier.

- Wade Wilson, susurra-t-il en capturant les yeux de sa nouvelle victime. Que souhaites tu réellement toi ?

- Ben là j'ai bien envie d'une bonne branlette, répondit spontanément le garçon.

L'étudiant éclata de rire en se redressant, bien que surpris qu'une telle phrase sorte de la bouche d'un gosse de onze ans. Satisfait, il permit aux trois enfants de quitter la pièce. Une fois qu'ils eurent disparus dans le couloir, le fils déchu laissa son regard dériver dans le salon et il remarqua qu'il n'était pas seul. Lentement, il s'approcha du petit brun au iris d'acier qui semblait perdu dans ses pensées tout en fixant le feu, debout devant la cheminée. Lorsqu'il fut à ses côtés, le garçon fit glisser ses yeux sur l'aîné. Nulle surprise, nulle émotion dans ses prunelles grises, elles étaient fixes et impassibles.

- C'est quoi ton nom ? demanda le septième année.

- Livaï, répondit l'autre d'un ton froid et inexpressif.

De nouveau, le sorcier plongea son regard dans celui de son interlocuteur, jouant de ses dons. Le plus jeune se sentit happé par la force attractive des iris sombres du paria. Il put apercevoir en détails le feu rougeoyant qui y dansait tandis que la couleur noire donnait sur l'écarlate. Une voix résonna près de lui, grave, charmeuse, et hypnotisante.

- Dis moi Livaï, que désires tu plus que tout au monde ?

Le novice voulut résister à l'attirance qui roulait sur lui et sa volonté, sans succès. Il frissonna, et malgré son trouble, quand il répondit, sa voix fut tout autant implacable que d'habitude.

- Je veux retrouver mon père et le buter.

Une étrange lueur passa dans les prunelles sombres de Lucifer. Il sourit doucement au petit brun.

- Ooooh, susurra-t-il d'un ton appréciateur. Intéressant, vraiment très intéressant. On va bien s'entendre, toi et moi. Ne t'en fais pas, ton secret est bien gardé avec moi.

Il posa une main sur l'épaule de Livaï et se pencha pour murmurer à son oreille.

- Je vais t'accorder une faveur, je peux t'offrir plus de pouvoir que tu n'en rêves, et avec, tu pourras réaliser ton souhait. Je vais veiller sur toi, fais moi confiance.

Le plus jeune recula quelque peu, plissant les yeux avec méfiance.

- Tu attends quoi en échange ? demanda-t-il.

- Rien pour l'instant, je te rends un service, et tu me seras simplement redevable.

- Tch, ça ressemble à un pacte avec le diable ton bordel.

Les lèvres de Lucifer s'étirèrent lentement.

- Oh darling, tu n'as pas idée.

Chapitre 3 : Premier envol

Deux hommes marchaient dans la nuit londonienne. Les rues qu'ils traversaient étaient désertes et seul le bruit de leurs pas témoignait de la présence humaine à cette heure tardive. Ils étaient très jeunes, mais derrière l'apparence juvénile de leurs dix-neuf ans, ces sorciers étaient tous deux membres d'une organisation puissante et réputée dans le monde entier. Le premier, le corps svelte aux gestes nonchalants, les cheveux d'une grande longueur, lisses et blonds, attachés sommairement sur le dessus de sa tête et les yeux azur ennuyés, soupira avant de faire la moue.

- Tu as de la chance que je sois un type sympa, affirma-t-il alors à son ami, parce que ce qu'on va faire ce soir, c'est uniquement dans ton intérêt.

L'autre fit glisser ses iris ambrés sur son acolyte. Il arborait comme à son habitude une expression neutre sans aucune émotion. Des mèches de ses cheveux rouges, assez courts et pourtant si désordonnés, se balançaient de chaque côté de son visage.

- Cesse donc de râler Deidara, réprimanda-t-il d'une voix grave et suave, presque apaisante. C'est peut être pour moi, mais cela servira sans aucun doute à l'Ordre Noir. Arrête donc de faire l'enfant, tu veux.

L'autre souffla simplement, sans répondre. Ils s'arrêtèrent en face d'un immeuble délabré et le blond sourit d'un air malicieux.

- C'est donc ici qu'il se cache, ton auror, lança-t-il, amusé. Au milieu de moldus ? Le tirer d'ici va être un jeu d'enfants, ma parole.

- Occupe t'en, plutôt que de parler. Et cette fois, tâche de ne pas me faire attendre, tu sais que j'ai horreur de ça.

- Ce que tu peux être rabat joie Sasori, soupira Deidara en sortant sa baguette de sa poche.

Sans attendre une nouvelle réplique de son ami, le jeune homme entra dans le bâtiment. Depuis l'extérieur, l'autre put entendre et apercevoir les explosions fuser depuis les murs. Lorsque le blond revint, il tenait par le col un homme d'une trentaine d'années dont les mains étaient liées dans son dos par un sortilège. Un air fier collé au visage, le jeune mage jeta sa victime devant Sasori tout en offrant à ce dernier un regard arrogant.

- Et voilà le travail !

- Tu étais réellement obligé de faire tout ce spectacle ? lui reprocha le sorcier à la chevelure écarlate.

- Tu n'es jamais content ! Ce que tu peux exagérer parfois. Je te rappelle que j'ai fait ça pour te ramener ce type. Tu entends, pour toi ! Tu pourrais te montrer plus reconnaissant. De plus, mes explosions étaient magnifiques, c'est de l'art, alors admire au lieu de te plaindre.

Sasori le regarda avec ennui.

- Tu te trompes, l'art véritable est quelque chose qui perdure à jamais, pas une de tes petites déflagrations spontanées. Tes sortilèges manquent de sublimation Deidara.

Son ami grinça des dents, vexé par les mots de son acolyte. Ce dernier se désintéressa de lui pour porter son attention sur l'homme qu'il recherchait depuis quelques temps. Celui ci comprenait qu'il était dans une situation difficile et qu'il ne pourrait échapper à ces deux mages.

- Je suis content de t'avoir enfin trouvé, affirma alors le jeune sorcier de sa voix grave et posée. Tes nombreuses connaissances et ta puissante magie font de toi un auror très qualifié, ce qui me sera très utile pour la suite de nos plans.

- Mais qui es-tu bordel ?! cria alors le prisonnier, déstabilisé par la prestance comme les propos de son interlocuteur.

- Je me nomme Sasori.

L'homme écarquilla les yeux de stupeur et de crainte.

- Le... Le maître marionnettiste ?

- Tout juste.

La baguette du mage noir glissa alors entre ses doigts et il pointa de son arme le front de sa victime.

- Et toi, tu es ma nouvelle marionnette.

L'autre ouvrit la bouche pour parler tandis que Deidara, derrière, souriait. Sasori ne lui laissa toutefois pas le temps de dire quoi que ce soit puisqu'il lança son sort d'un simple mot.

- Impero.


 

*******


 

Ellana se réveilla lorsqu'elle sentit un mouvement au dessus d'elle. Elle ouvrit et les yeux et ces derniers rencontrèrent les pupilles félines et son chaton. La jeune fille sourit et caressa son animal avec tendresse.

- Bonjour Murmure, chuchota-t-elle doucement pour ne pas éveiller ses camarades de chambre.

La boule de poils ronronna en retour avant d'enfouir son visage dans le cou de l'adolescente. Celle ci resta allongée quelques minutes, puis elle s'étira longuement avec un bref soupir de bien être. Elle se leva, enfila son uniforme, et rejoignit la salle commune de Serdaigle. La pièce était baignée de lumière matinale, donnant un charme certain à la place. Une seule autre personne était debout à cette heure matinale, un jeune garçon aux cheveux ébouriffés et rouges. Ses yeux de glace étaient cernés d'un noir appuyé, témoignant d'une insomnie fréquente. Assis en tailleur sur un bureau, il lisait un livre et avait à peine jeté un regard à la première année. La sorcière passa devant la statue de la fondatrice de sa maison pour aller admirer la vue qui s'étendait sur les montagnes depuis l'une des fenêtres de la tour. Elle sourit en rêvant de rejoindre ces hautes parois rocheuses, s'imaginant les gravir et atteindre leurs sommets. Notant le projet dans un coin de sa tête, elle se décida à quitter le large salon pour aller manger quelque chose avant de commencer sa première journée de cours. Elle parvint assez facilement à se repérer dans le château grâce à son bon sens de l'orientation et entra dans la grande salle où quelques élèves étaient déjà attablés. Lorsqu'elle aperçut Lafayette qui lui faisait signe depuis la table des Rouges et Ors, elle s'approcha pour le saluer.

- Comment était cette première nuit à Poudlard ? demanda alors le garçon avec son éternel sourire rayonnant.

- Très reposante, répondit l'adolescente, et la tienne ?

- Ma foi, des plus agréables, affirma-t-il à son tour. Je songeais à quelque chose hier soir, est ce que ça t’intéresserait qu'avec les trois autres du train, on se retrouve au parc du château, samedi après midi ? On pourrait ainsi échanger sur notre première semaine de cours tout en profitant du soleil de septembre ?

- C'est une idée cool, approuva la jeune fille avec un hochement de tête. Qu'en pensent les autres ?

Le garçon lui lança un regard gêné.

- Je ne leur en ai pas encore parlé à vrai dire. Seul Livaï est ici, et je t'avoue que je n'ose pas aller lui proposer, je crains de déranger une introspection importante.

Tout en parlant, il avait désigné le petit brun, qui, assis seul à la table des Verts et Argents, buvait un thé tout en semblant préoccupé par des pensées que seul lui connaissait. Ellana sourit.

- Je m'en charge, dit-elle.

En quelques pas, elle fut devant le Serpentard, qui leva les yeux vers elle.

- Salut, je parlais avec Laf il y a dix secondes, on aimerait se retrouver samedi après midi au parc avec le groupe du Poudlard Express, tu viendras ?

Le jeune sorcier haussa très légèrement un sourcil, ne s'attendant pas à une telle proposition.

- Pourquoi pas, répondit-il avec désinvolte. Je transmets aux deux autres je suppose ?

Ravie de l'entendre enfin dire une phrase, la Serdaigle sourit avant d’acquiescer. En sa présence, l'intriguant Serpentard n'avait prononcé que son prénom, et elle était contente de pouvoir enfin apposer une intonation et une façon de parler sur la voix froide et implacable du sorcier. Elle repartit après l'avoir salué et informa le Rouge et Or de la réponse, puis elle mangea enfin quelques fruits pour calmer la faim qui tiraillait son estomac.


 

*******


 

Les premiers jours s'étaient écoulés très vite, et lorsque le vendredi matin arriva, les nouveaux élèves furent impatients de rejoindre leur cours. En effet, la matinée était consacrée au balai pour les jeunes des quatre maisons, et les adolescents avaient tous hâte d'essayer de voler. La plupart rêvait de Quidditch depuis le plus jeune âge et ceux qui venaient de familles moldues étaient très intrigués par la pratique. Ainsi, tous trépignaient d'impatience en attendant l'arrivée de Madame Bibine, la professeure de vol. Lorsque cette dernière se présenta, tous les jeunes sorciers furent impressionnés par son autorité naturelle. Si certains avaient imaginé une ambiance légère permettant la fanfaronnade, ils dirent adieu à cette idée. Mis en rangs face à face, les premières années écoutèrent les instructions avec attention malgré leur hâte de monter sur les balais. La première consigne donnée fut d'ordonner à l'objet de se lever. Tous les jeunes sorciers réussirent en quelques minutes, bien que l'étape fut plus facile pour certains, parmi lesquels figuraient Lafayette, Mikasa et Peter. Le groupe eut ensuite la permission de monter sur les balais pour s'élever en hauteur. La professeure, soucieuse d'éviter les blessures, prévint que quiconque dépasserait les cinq mètres serait immédiatement renvoyé du cours. Elle demanda à ses élèves de faire quelques exercices simples pour contrôler l'instrument, comme changer de direction ou se retourner. Les trois prodiges du lever de balai furent tout autant talentueux dans le maniement de l'objet, et d'autres comme Ahsoka et Livaï se révélèrent tout aussi doués qu'eux lors de ces activités pratiques. Lorsqu'il ne resta qu'une vingtaine de minutes avant la pause du déjeuner, l'enseignante autorisa les jeunes à s'exercer plus haut puisqu'ils avaient été sages et attentifs tout le long de la séance. Elle affirma toutefois que chacun se devait d'être responsable de ses actes, et de sa prudence vis à vis des actions effectuées en vol. Elle se tourna ensuite pour s'occuper du matériel qui nécessitait son attention, ne gardant qu'un œil discret sur le groupe. Se sentant poussé des ailes, Lafayette montra les mouvements qu'il avait appris chez lui avec son éclair de feu, sous le regard admiratif de nombreux camarades. Il était tout simplement époustouflant dans les airs, voltigeant avec une aise incroyable, comme s'il avait fait cela toute sa vie. Ellana, quant à elle, se contentait de maintenir son balai à une distance raisonnable du sol pour jouer de la souplesse de son corps sur le manche. Aussi se retrouva-t-elle pendue par les jambes, tête en bas et yeux clos. De son attitude se dégageait une harmonie resplendissante ainsi qu'un contrôle de la situation manifeste. Intéressée par ses prouesses, Ahsoka imita ses mouvements, appréciant la démarche. La Serdaigle ouvrit les paupières et les deux adolescentes se regardèrent longuement avant de se sourire avec complicité. Livaï avait préféré descendre, il n'éprouvait pas d'intérêt particulier pour ce sport et souhaitait plutôt rentrer pour boire un thé, breuvage qu'il aimait plus que tout. Toutefois, ses projets furent stoppés quand il sortit du local à balais car trois cinquièmes années de sa maison l'interpellèrent.

- Hey, salut, commença celui qui était le plus grand. Tu t'appelles Livaï, c'est bien ça ?

Le garçon hocha la tête.

- Je suis le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard, reprit son interlocuteur. Mon nom est James Norrington.

- Qu'est ce que tu me veux ? demanda alors le jeune sorcier.

Le joueur fut surpris par son attitude directe et peu chaleureuse, mais il se reprit vite et lui offrit un sourire amical.

- Nous avons regardé votre cours, tu es vraiment très doué sur un balai Livaï, je voudrais te proposer de rejoindre l'équipe pour cette année. Bien sûr, je te laisse le temps pour y réfléc...

- Non, le coupa le brun dont les yeux étaient posés sur ses camarades encore en vol, ça ne m'intéresse pas.

James était interloqué. Les équipes de Poudlard, malgré leur côté amateur et pédagogique, restaient très sélectives, qu'un première année puisse intégrer le groupe aussi rapidement était un cas exceptionnel. Pourtant, celui ci semblait passablement ennuyé si le jeune leader des Verts et Argents se fiait à son regard acier dénué d'émotion.

- Mais... Tu es sûr ? Tu es une vraie pépite, sans toi, on perd un réel potentiel pour l'équipe !

Livaï fit lentement glisser ses iris gris sur son aîné.

- Merde alors, quel dommage, lâcha-t-il avec un sarcasme glacial.

Sur cette dernière phrase, le petit brun partit vers le château sans un regard pour James, dépité, et ses deux amis.

Chapitre 4 : Après-midi d'été

Le soir était tombé depuis déjà quelques heures quand Lafayette rejoignit la salle commune de Gryffondor. Le feu était allumé dans la cheminée, diffusant une douce chaleur ainsi qu'une lumière apaisante dans la pièce. Le jeune homme s'installa confortablement dans un sofa avec la ferme intention de lire l'ouvrage qu'il avait emprunté à la bibliothèque un peu plus tôt. Alors qu'il tournait la dixième page, il sentit des regards sur lui et leva la tête. Deux garçons de son âge le regardaient avec admiration, mais le premier avec une fougue enthousiaste que son ami compensait par une certaine gêne. Lafayette reconnut alors deux de ses camarades de chambre, toutefois il ne se rappelait pas leurs noms. Le plus énergique des mages avait des yeux bruns pleins d'ambitions, des cheveux de la même teinte, lisses et longs, attachés sur sa nuque. L'autre avait les traits du visage plus doux, parsemés de tâches de rousseur. Ses yeux étaient d'un marron uni et ses cheveux châtains, d'une longueur similaire à ceux de son acolyte, étaient bouclés et noués derrière son crâne.

- Pardon de te déranger, commença celui qui semblait le plus calme. Mais en fait on...

- Tu es tellement doué en balai ! l'interrompit son ami en criant.

Lafayette leur offrit un sourire éclatant, effaçant ainsi les craintes du plus timide de ses interlocuteurs.

- Il n'y a pas de mal, et merci beaucoup.

Il se gratta la tête d'un geste confus avant de reprendre.

- Désolé, j'ai oublié comment vous vous appelez.

- Alexander Hamilton ! clama le plus fougueux des deux Gryffondors en levant la tête avec fierté. Mon nom est Alexander Hamilton !

- John Laurens, toujours là où il faut être, répondit le second avec un clin d'œil.

Face à l'amabilité du français, il semblait maintenant bien plus à l'aise et son côté joueur refaisait doucement surface.

- Et toi tu es le type au nom plus long que le nez du professeur Rogue, renchérit Alexander, Gilbert je ne sais plus quoi ?

A ses côtés, John leva les yeux au plafond en souriant, amusé.

- Lafayette, informa le jeune garçon en riant. A vrai dire, mon entourage m'appelle plus par mon nom que par mon prénom. Mais appelez moi Laf, comme tous mes proches.

- Entendu ! acquiescèrent ses deux camarades.

Ils entamèrent alors une discussion enthousiaste sur le Quidditch, tous trois partageant la passion du sport des sorciers.


 

*******


 

Ellana ouvrit brusquement les yeux. Elle avait le sommeil léger et le moindre bruit la réveillait instantanément. La jeune fille jeta un regard dans la direction du son qu'elle avait perçu. Elle soupira. Ce n'était que les lunettes de sa camarade de droite qui étaient tombées au sol. La sorcière se retourna sous ses draps en espérant trouver une position plus confortable pour regagner les bras de Morphée. Elle attendit vingt minutes avant de perdre patience. La Serdaigle quitta alors son lit et se dirigea dans la salle commune avec l'espoir d'y respirer un peu d'air frais. La lumière de la lune éclairait légèrement la pièce par les fenêtres restées ouvertes. Accoudé au bord de l'une d'elles, le jeune garçon aux cheveux rouges était encore là. Son regard était fixé sur le ciel étoilé, et aucune émotion ne se dévoilait sur son visage aux traits fins. Ellana s'approcha doucement jusqu'à se poser à ses côtés, paupières fermées, laissant le vent nocturne fouetter ses joues avec une douceur glaciale.

- Tu ne dors jamais ? demanda-t-elle après quelques minutes de silence tout en tournant la tête vers lui pour l'observer.

Le jeune homme, qui n'avait jusqu'alors pas quitté sa contemplation des yeux, laissa ses iris descendre lentement sur elle.

- Je ne peux pas dormir, répondit-il d'une voix tout aussi froide que son regard.

Elle hocha la tête et plaça à son tour son attention sur les astres brillants.

- Je m'appelle Ellana, souffla-t-elle.

- Gaara.

La première année le regarda avant de lui offrir un sourire. Elle remarqua alors le tatouage écarlate sur le front de son interlocuteur, un symbole japonais qu'elle ne savait traduire. Celui ci vit l'interrogation muette briller dans ses yeux. Reprenant son admiration céleste, il lui donna une réponse sans qu'elle ne lui pose de question.

- Il signifie « amour ».

La jeune mage ouvrit la bouche.

- Je ne sais pas depuis quand je l'ai ni pourquoi, la devança-t-il.

Elle hocha simplement la tête. Ils restèrent ainsi pendant un long moment. Le silence semblait fluide et naturel entre eux. Gaara n'était pas du genre à discuter, et Ellana était en harmonie avec le ciel, alors elle n'avait aucune envie de rompre ce calme. Sans pouvoir l'expliquer, elle ressentait la puissance qui émanait du garçon, ainsi que la souffrance qui l'entourait. Souffrance passée ou présente, elle ne pouvait le dire, mais elle était certaine de son existence. La jeune fille finit par reculer, le laissant seul face aux étoiles.

- Bonne nuit Gaara, dit-elle en se dirigeant vers son dortoir.

Il entendit, mais ne répondit rien. Cela ne vexa pas la Serdaigle, elle avait compris son mutisme, et c'était le plus important à ses yeux.


 

*******


 

L'enfant tremblait tant il avait peur. Chacun de ses muscles était tétanisé tandis qu'il se recroquevillait sur lui même, caché dans cette commode sombre. La porte entrouverte lui permettait une vision trouble de la scène. Deux personnes étaient présentes dans la pièce. Il ne parvenait pas à entendre leurs paroles, ou alors il ne les comprenait pas, mais il pouvait déceler la violence qui se dégageait autour d'eux. Il plissa les paupières, tout était si flou. Et les sons, si brouillés. Un cri se démarqua dans ce nuage de sensations. Un cri et une couleur. Rouge écarlate. Glissant lentement sur le parquet, imbibant le sol comme un poison se répandant dans une veine. Des larmes apparurent sous ses iris, affaiblissant un peu plus sa vue. Elles dévalèrent le long de ses joues, tranchant sa peau si blanche comme la coupure fine sur le cou du corps allongé devant lui. Il croisa alors le regard froid et vide de la mort.

Livaï ouvrit les yeux. Il se redressa dans son lit et passa une main lasse dans ses cheveux ébouriffés. Il soupira. Encore ce maudit rêve. D'un coup d'œil, il constata que son sommeil n'avait pas duré plus de trois heures, comme d'habitude. Le jeune sorcier se leva, prenant garde à ne pas réveiller ses deux camarades et se dirigea vers la salle de bain. Il prit le temps de s'asperger le visage d'eau fraîche, puis il fixa son reflet. Ses yeux semblaient fatigués, et, fidèle à lui même, il arborait une expression froide très peu sociable. Depuis longtemps, il avait développé la manie de dormir uniquement vêtu d'un pantalon, qu'il soit seul ou pas. Son regard tomba alors sur les courbes de son anatomie. Son corps était sculpté finement, dévoilant une musculature étonnante pour son jeune âge mais qui témoignait d'un entraînement rude et régulier. La magie n'était pas la seule force qui comptait aux yeux du Serpentard. Il abandonna l'observation de sa silhouette et retourna dans la chambre. Il jeta un bref coup d'œil aux deux lits près du sien, Sherlock et Loki dormaient encore. Le jeune sorcier saisit une chemise blanche qu'il enfila puis il rejoignit la salle commune. Les premiers rayons de l'aurore, filtrés au travers de l'eau du lac, diffusaient dans la pièce une lumière verte, douce et discrète qui seyait bien à l'ambiance du lieu. Livaï prit un instant pour stopper sa marche afin d'admirer la beauté de sa contemplation et il en profita pour boutonner son vêtement.


 

*******


 

Le soleil était éblouissant en ce début d'après midi. Installés sous l'ombre d'un arbre massif, Ellana et Lafayette attendaient leurs trois camarades de Serpentard. Le garçon était assis en tailleur sur l'herbe et surveillait du coin de l'œil l'arrivée des retardataires tandis que la Serdaigle était allongée à ses côtés, yeux clos et sourire aux lèvres. Les Verts et Argents arrivèrent et s'assirent avec eux. Ils échangèrent rapidement sur leur première semaine de cours, Sherlock commença alors à offrir au groupe ses déductions sur l'équipe pédagogique, révélant des secrets qui échappaient volontiers au regard des autres mais qui ne pouvaient tromper le sien. Le grand châtain possédait des capacités d'analyse redoutables et passait la plupart de ses cours à observer les moindres détails de ce qui l'entourait.

- Quelque chose me perturbe, remarqua alors le français. Tu sembles doté d'une très grande intelligence, mais sur les premiers devoirs que nous avons faits, tu restes dans la moyenne de la classe. Comment est-ce possible ?

Sherlock le regarda comme si la réponse à sa question était d'une évidence affligeante.

- Parce que les cours sont ennuyants, les informa-t-il enfin. J'ai bien mieux à faire. Et puis, ces enseignements futiles ne méritent pas que j'y investisse mon remarquable cerveau.

Loki sourit, amusé du narcissisme inconscient de son acolyte. En effet, malgré ses prouesses mentales, le garçon aux boucles ébouriffées était incapable de comprendre les règles sociales et les comportements humains, il n'arrivait tout simplement pas à assimiler ce qu'étaient les émotions et sentiments. A ses yeux, son narcissisme n'était que la vérité, qu'il exposait objectivement à quiconque l'interrogeait sur le sujet. Ce côté de sa personnalité divertissait beaucoup le Serpentard aux cheveux longs aussi noirs que l'ébène. Les adolescents changèrent ensuite de sujet, passant des cours à la vie d'étudiant magique, ou abordant simplement les différences entre leurs maisons respectives. Enfin, ils en vinrent à parler de leur premier cours de balai. La matinée du vendredi avait marqué leurs esprits par l'innovation de l'activité, et ils échangèrent leurs ressentis différents sur ce sport.

- De mon côté, glissa la jeune fille en riant, je sais déjà que cette voie ne correspondra pas à la mienne.

- Pourtant tu avais l'air à l'aise, intervint Loki qui se souvenait de l'agilité de la Serdaigle.

- Peut être, mais cela ne concerne que mon corps. J'aime faire des pirouettes et je suis assez forte pour ça, mais quand il s'agit de guider, de me déplacer ou juste de faire les exercices, c'est une autre histoire ! De toute manière, je sens que je ne suis pas faite pour m'entraîner sur un bout de bois qui vole, moi c'est apprendre à voler seule qui m'intéresse !

Sa tirade attira un sourire chez le Gryffondor tandis que le brun réfléchissait à la réponse qu'elle lui avait donnée.

- J'ai noté que tu étais très doué, affirma alors Sherlock à Lafayette, qui rougit de plaisir face à la flatterie. L'attitude que tu as lorsque tu es sur un balai est calquée sur celle des joueurs professionnels, tu es un passionné de Quidditch, cela ne fait aucun doute.

Le garçon au regard analyste se tourna ensuite vers Livaï, qui n'avait pas prononcé un mot depuis que la conversation avait dérivé sur le sport réputé des sorciers.

- Toi aussi tu sembles avoir un talent inné pour cette pratique, déclara-t-il avec certitude. Pourtant ton air ennuyé indique que tu n'y accordes aucune importance.

Le jeune Vert et Argent plissa les yeux, avant de reprendre, soucieux de pousser sa déduction.

- Par ailleurs, je dirais même que tu n'attaches aucune importance à quoi que ce soit.

Livaï, à présent dévisagé par tout le groupe, plongea son regard acier dans celui de son interlocuteur, comme pour voir jusqu'où il pouvait entrevoir ses secrets, ou bien simplement pour le défier d'essayer.

- Tu es toujours froid et distant, c'est généralement le comportement des adolescents qui veulent la jouer bad boy, mais toi tu n'es pas comme ça. Non... Donc c'est l'autre solution, à savoir l'attitude typique des gens qui ont des choses à cacher. J'ai aussi remarqué les cernes sous tes yeux et le fait que tu es toujours levé avant nous. Tu dors peu, et quand tu y parviens, ton sommeil est troublé, ce qui signifie que tu es hanté par quelque chose. Je dirais que tu as vécu quelque chose de traumatisant dans ton enfance, toutefois, la lueur qui brille dans ton regard montre une volonté tenace et une grand force, ce qui veut dire que tu ne t'es pas laissé dévorer par ton passé, même s'il est évident que ça t'a retiré une part d'humanité. Et surtout, cette volonté témoigne que tu as trouvé un objectif à accomplir, un but qui te tient en éveil et qui te motive, ce qui justifierait l'entraînement que tu te donnes, visible à tes résultats en cours mais aussi à la musculature de ton corps. Quel est-il ? Je supposerais bien une...

- Sherlock, stop, intervint alors Ellana qui sentait l'ambiance se tendre au fil des phrases.

En effet, si le grand châtain, fidèle à lui même, n'avait pas prêté attention aux faibles et presque imperceptibles émotions exprimées par Livaï, les autres avaient bien vu la mâchoire du petit brun se contracter et ses poings se serrer. L'énigmatique sorcier aux yeux gris se leva soudainement.

- Allez la voyante, c'est terminé pour aujourd'hui les prédictions. Je me casse.

Il se retourna et repartit avec sa nonchalance habituelle. Pour être honnête avec lui même, s'il avait été tenté de frapper son camarade quelques secondes auparavant, il n'était pas réellement en colère contre lui. Il avait surtout ressassé beaucoup de souvenirs pendant que l'autre lisait en lui et avait légèrement appréhendé que son interlocuteur devine ses plans. Et c'était quelque chose qu'il ne pouvait pas accepter.

Chapitre 5 : Interactions

Le jeune homme prononça l'incantation, concentré. Il s'était isolé dans une salle vide, comme à son habitude depuis trois ans. Au fur et à mesure des séances, il sentait les progrès affluer en lui, et en était fier. Au départ, sa démarche ne visait qu'à lui permettre de dévoiler au monde un scandale centré autour de lui afin d'attirer l'attention de son père, mais plus il avançait, plus il découvrait les possibilités offertes par cette sorcellerie interdite, et plus il se sentait bien. Il avait l'impression d'être enfin lui même. Pas juste le fils cadet du ministre de la magie. Le nuage sombre formé par son sortilège dansa lentement autour de son corps avant de rentrer en lui. Le sorcier écarta les bras, laissant le fluide maléfique s'infiltrer au travers de sa peau. Il ferma les yeux, savourant le pouvoir qui naissait en lui. Derrière lui, la porte grinça.

- Samaël, mais que faites vous ?!

Il grimaça. Finalement, il s'était fait surprendre, comme il l'avait initialement souhaité. Dans un geste indolent, ses bras retombèrent le long de son corps et l'adolescent se retourna pour apercevoir Remus Lupin qui l'observait depuis le chambranle de la pièce. La question était rhétorique, tous deux le savaient. L'adulte était parfaitement conscient de ce qu'il venait de voir, tout comme le plus jeune l'était de sa responsabilité. L'enseignant vit les yeux de son élève passer du noir au rouge flamboyant tandis qu'un sourire taquin naissait sur ses lèvres.

- Quelle ironie, susurra le garçon de sa voix grave teintée d'un amusement sincère, que ce soit le professeur de défense contre les forces du mal qui découvre mon œuvre.

Remus soupira, dépité. Le jeune homme qu'il avait longuement apprécié pour ses talents et son application en cours lui apportait une déception immense.

- Samaël, vous vous doutez bien que je ne peux passer ce que je viens de voir sous silence. C'est terriblement regrettable, je le crains, mais il va falloir prendre des mesures à la hauteur de vos actes. Suivez moi je vous prie, nous allons en parler avec le professeur Dumbledore.

Le sixième année, docile, suivit l'enseignant dans les couloirs. Son sourire s'élargit. Lorsque son père apprendrait ce qu'il avait fait, il serait d'une humeur noire. Il avait décidément grande hâte d'assister au prochain repas de famille.

Lucifer cligna des yeux tandis que devant lui, la salle vide lui rappelait la scène qui avait marqué un tournant dans sa vie. Il frappa son poing contre le mur par frustration pendant que le souvenir se dissipait peu à peu dans son esprit. L'année dernière, quand Lupin avait découvert ses expériences magiques, il avait pensé qu'il allait suffisamment agacer son géniteur pour attirer l'attention que le ministre ne donnait qu'à son travail. Mais il s'était trompé. Au lieu de simplement réprimander et punir son fils, Dy-heu Gohd l'avait tout simplement déshérité, puis banni du domicile familial. Pire encore, en plus de rejeter le jeune homme, le politicien avait failli l'envoyer à Azkaban. Deux choses l'avaient empêché de valider cette sentence, tout d'abord sa crainte pour la réputation de la famille, puis l'intervention d'Albus Dumbledore lors du procès de Lucifer. Le directeur, toujours soucieux du bien être de ses élèves, avait pris la défense du garçon. Ce dernier ne l'aurait avoué pour rien au monde, mais il était reconnaissant envers le vieux sorcier, et il l'estimait particulièrement.

Le mage soupira avant de retirer son poing du mur, où une marque profonde s'était formée. Il posa son regard dessus et songea qu'il fallait qu'il mesure sa nouvelle force s'il ne voulait pas s'attirer plus de problèmes. Il saisit sa baguette, répara la paroi du couloir puis invoqua un verre de whisky dont il s'empara tout en rangeant son arme. Depuis qu'il avait découvert les alcools du monde moldu, il avait pris pour habitude d'en boire régulièrement et avait ainsi développé une tolérance à la boisson très avancée. Marchant avec désinvolte dans les couloirs du château, il finit par se poster sur un rempart, face au parc encore éclairé de la lumière chaleureuse du soleil de septembre. De nombreux élèves parcouraient l'endroit, profitant du temps radieux. Lucifer balaya des yeux les différents visages, puis son regard se posa sur l'un d'entre eux. Livaï. Le garçon se dirigeait vers la bâtisse, son regard éternellement froid mais manifestant une contrariété qui n'échappa pas au septième année. Celui ci suivit le petit brun des yeux, intrigué. Tout en cet enfant l'intéressait, et il désirait réellement en faire sa pupille. Il n'avait aucun instinct de protection, ni de fibre sentimentale à son égard ; ce n'était pas son genre. Seulement, il était captivé par la force qu'il ressentait en lui, il connaissait ses ambitions et cela lui plaisait plus que tout. Il but une gorgée de whisky et esquissa un sourire. Il avait hâte de voir ce garçon grandir et progresser. Et évidemment, il allait s'assurer que Livaï réussisse à accomplir son objectif, il y veillerait de près. Après tout, il lui avait promis une faveur.

 

*******

 

Sherlock, les mains glissées dans les poches de sa robe de sorcier, marchait d'un pas lourd dans les couloirs de Poudlard. Le première année était perdu dans ses pensées. Il repensa aux paroles de Lafayette.

 

« Tu devrais trouver Livaï pour t'excuser. »

 

Voilà le conseil que le français lui avait donné quand le petit brun était parti. Le groupe était resté quelques temps dehors après son départ. Il y avait d'abord eu un silence lourd pendant une poignée de minutes, puis le grand châtain avait posé une question. Pourquoi a-t-il réagi ainsi ? Loki avait souri, l'incompréhension de son camarade semblait si décalée. Ellana avait entrepris de lui expliquer et Laf lui avait ensuite offert cette phrase. Sherlock rumina.

 

« M'excuser ? Pourquoi diable devrais-je m'excuser ? »

 

Son œil analyste repéra alors un mouvement devant lui et le jeune sorcier leva la tête pour croiser un garçon Serpentard de son âge. Celui ci tenait une pomme dans la main tout en avançant avec nonchalance. Les cheveux courts, foncés, et les iris marrons. Sherlock nota la démarche assurée et la tête haute. Le mot qui entama la définition de cet inconnu fut « fier ». Le jeune mage remarqua ensuite ses vêtements, sur mesures, coupe parfaite. Allure impeccable. L'adjectif « appliqué » rejoint le premier de la liste. Il croisa alors le regard de celui qui lui faisait face et ajouta six nouveaux termes.

Ambitieux.

Suffisant.

Intelligent.

Calculateur.

Analyste.

Malveillant.

Un courant électrique passa entre les deux sorciers. Ils s'étaient mutuellement jaugés d'un simple coup d'œil, et rien de plus n'avait été nécessaire pour qu'ils repèrent leur ressemblance. Un sourire satisfait étira lentement les lèvres du garçon et Sherlock associa automatiquement cet individu à une araignée. Le danger, l'attente, le piège tissé avec minutie. Ils s'arrêtèrent face à face, à quelques pas à peine l'un de l'autre.

- Nous n'avons pas encore eu l'occasion de nous présenter officiellement, susurra l'inconnu d'une voix doucereuse. Je suis Jim Moriarty.

- Sherlock Holmes.

Jim tendit la main tout en plongeant dans le regard brun de son interlocuteur. Le jeune homme la serra tout en décryptant les expressions qui se dégageaient de ses yeux. Ces dernières étaient si intenses que cela perturba le châtain.

- Absolument ravi, Sherlock.

Il avait volontairement appuyé la prononciation du prénom. Puis il croqua dans son fruit avant de s'éloigner d'un pas lent. Tout en lui donnait l'impression d'une promesse. Ce que le Vert et Argent se demandait, c'était laquelle.

 

*******

 

Ellana cherchait Livaï depuis maintenant vingt minutes. Le château était à son goût bien trop vaste pour une telle démarche. L'adolescente finit par le repérer, assis en tailleur sur les remparts, face au vide et les yeux clos. La sorcière s'installa à ses côtés sans un bruit.

- Qu'est ce que tu veux ? demanda-t-il sans ouvrir les paupières.

- Parler, dit-elle simplement en posant son regard sur le visage paisible du garçon.

Elle plongea alors dans le gris acier de ses iris. La froideur qui y brillait était déroutante, même si elle n'atteignait pas la jeune fille.

- Tu es fâché ? questionna-t-elle avec franchise.

- Non.

Un sourire éclatant étira ses lèvres. La première année se sentait à l'aise, malgré le caractère de Livaï. Il était le silence, la spontanéité et la force brute. Elle était la curiosité, le naturel et l'harmonie. Et même s'il paraissait distant, elle sentait entre eux une complémentarité. Sans rien dire, ils partageaient maintenant beaucoup plus qu'ils n'auraient pu s'ils avaient conversé. Le Vert et Argent aussi ressentait tout cela. Ce fut la raison pour laquelle il se tourna vers la Serdaigle afin de prononcer un mot unique.

- Merci.

 

*******

 

Livaï ferma les yeux et posa son front contre le mur, profitant de la sensation de l'eau brûlante sur son corps. Après sa conversation avec Ellana, il avait rejoint la salle commune des Verts et Argents. Las de sa journée, il avait été prendre une douche, profitant que l'endroit soit vide. Le soleil entamait à peine sa descente dans les cieux et la plupart des élèves étaient encore dehors à profiter des derniers moments où les rayons lumineux réchauffaient leurs joues. Seul dans la grande salle de bain commune, Livaï rentabilisait le silence pour réfléchir. Il ressassa toutes sortes de pensées pendant de longues minutes, sans prendre gare au temps qui défilait. Lorsqu'il se rendit compte qu'il était sous l'eau depuis une demi-heure, il coupa la pression et saisit sa serviette pour se sécher. Il s'habilla rapidement et remarqua qu'il n'avait pas emmené de haut. Glissant le tissu humide sur ses épaules après avoir frotté ses cheveux noirs, il sortit et traversa le salon. Quelques personnes étaient installées confortablement dans les canapés. Un groupe de filles gloussa à la vue du corps musclé du petit brun tandis que certains garçons rougissaient plus discrètement. Le jeune sorcier ignora chacune des réactions de son public inattendu et il rejoignit sa chambre. Il poussa un soupir agacé en voyant le bazar effrayant créé par les affaires de Sherlock dans la partie de la pièce appartenant à ce dernier. Depuis toujours, il avait horreur de la saleté et du désordre. Il posa son regard sur le coin de Loki, loin d'atteindre la minutie du sien mais qui restait bien entretenu. Il plia sa serviette, la rangea dans son armoire puis il se laissa tomber sur son lit. Les yeux perdus au plafond dans la contemplation des ornements de l'architecture, bras écartés et tendus de chaque côté de son corps, il se sentait lourd et peu motivé.

- Vous vous êtes passés le mot pour venir me voir ? dit-il soudainement bouger son regard.

Loki, sur le pas de la porte, détourna les yeux.

- C'est ma chambre aussi il me semble, se défendit-il, trop fier pour admettre que son camarade avait vu juste.

L'adolescent aux iris d'acier se redressa, se plaçant en tailleur.

- Pourquoi est ce que tu me fixes depuis cinq minutes sans entrer dans ce cas ?

Le garçon aux cheveux longs laissa échapper un petit rire amusé, il n'avait aucun argument à donner à son colocataire. Il leva les bras pour montrer son abandon et vint s'assoir sur son propre lit.

- Ok, j'admets, affirma-t-il. J'étais curieux en réalité. Du peu que j'ai vu en une semaine, tu sembles avoir un sang-froid inébranlable. Alors je me demande quel est ce secret qui t'a fait perdre patience.

- Tch, rien qui te regarde.

Loki pencha la tête sur le côté, un sourire espiègle naissant sur ses lèvres.

- Allez Livaï, susurra-t-il doucement, tu peux bien me le dire, je ne dirais rien, promis. Et puis qui sait, peut être que je pourrais t'aider...

Le Serpentard aux yeux d'argent plongea son regard dans celui de son interlocuteur.

- N'insiste pas, j'ai dit non.

Chapitre 6 : Liaisons

L'adolescente parcourut les allées du hangar d'une démarche rapide. Les cheveux longs, noirs, attachés sur le dessus de son crâne, les yeux gris acier, la silhouette fine, elle tenait un paquet de dossiers dans ses bras et ne cessait de jeter des coups d'œil furtifs derrière elle. Arrivée devant un immense container, elle tapa les quatre chiffres du code pour déverrouiller la porte et entra en prenant soin de refermer derrière elle. D'un geste désinvolte, elle appuya la paroi de droite et enclencha le mécanisme. La cloison du fond s'ouvrit, laissant apparaître une petit espace. Sur le sol de ce dernier se dévoilait une trappe, qu'elle souleva sans difficultés pour s'engager ensuite dans l'escalier que l'ouverture dissimulait. La jeune fille descendit pendant quelques dizaines de mètres avant de retrouver une plateforme stable. Elle était à présent dans un souterrain gigantesque qui s'étendait sur plusieurs kilomètres de couloirs et de salles différentes. Elle passa devant les deux hommes armés qui surveillaient l'entrée sans leur adresser un seul regard et s'engouffra dans la galerie principale. La brune ne s'arrêta que lorsqu'elle fut devant une double porte close, elle aussi gardé par deux personnes portant flingues et munitions. Ces dernières la saluèrent d'un mouvement de tête protocolaire avant de lui ouvrir. L'adolescente entra simplement dans la pièce. Devant elle, une large table, sur laquelle étaient entreposés des centaines de documents divers, et derrière, trois sièges imposants. Seuls deux d'entre eux étaient occupés. Celui du centre par une jeune femme d'une vingtaine d'années, les yeux bleu océan et les cheveux coupés au niveau des épaules, d'un roux flamboyant. Ses vêtements sombres et les nombreuses armes sur elle témoignaient de son rang. Une mercenaire. Et pas n'importe laquelle. Elle avait la stature digne des plus grands dirigeants et son regard était vif comme intelligent. Sur sa gauche, un garçon à la chevelure longue, attachée en hauteur malgré une mèche rebelle tombant sur sa joue droite, d'un châtain clair, et les yeux verts. Il arborait une expression ennuyée et était avachi dans son fauteuil avec nonchalance tout en fumant une cigarette d'un air désintéressé.

- Aya'nah, te voilà enfin, déclara la mercenaire d'un ton soulagé. Tu aurais du rentrer il y a déjà plusieurs heures, que s'est-il passé ?

- Pardonne moi Nyn-na, répondit la brune en déposant ses dossiers sur la table. J'ai été retardée, il n'est pas facile de voler un sorcier, surtout lorsque son domicile est truffé de protections magiques.

La rousse hocha la tête.

- Tu as fait du bon boulot. Francis est rentré il y a déjà un bon moment, nous t'attendions pour regrouper les informations.

L'adolescente posa son attention sur le jeune homme qui portait son regard inexpressif sur la scène. Du trio, elle était la plus jeune, le garçon étant âgé de dix-huit ans, soit une année de plus qu'elle.

- Qu'est ce que ça a donné pour toi ? demanda Aya'nah à son aîné.

Francis tira une nouvelle taffe sur sa clope avant de souffler la fumée avec lenteur.

- Je suis remonté jusqu'à l'informateur qu'on nous avait désigné, informa-t-il d'une voix aussi neutre que son visage. Mais c'était une fausse piste, il ne savait rien.

- Comment ça ?

- Et bien c'était encore un pauvre type qui essayait de gagner de la thune en arnaquant les gens.

Il n'y eut aucune réaction du côté de ses interlocutrices. Depuis le début de leurs recherches, les escroqueries avaient été nombreuses. Nyn-na se tourna alors vers la jeune fille.

- Et toi Aya'nah ? Ta source doit être fiable vu les dossiers que tu rapportes.

La brune hocha la tête.

- En effet, l'homme était bien un mage, et point bonus, il travaille dans l'administration du monde magique. Je n'ai fait que feuilleter les documents, mais il me semble avoir compris qu'il s'agit d'un ministère. Le sorcier que j'ai cambriolé a un poste au département de la justice magique, je ne sais pas en quoi cela consiste mais nous en saurons plus en lisant toute cette paperasse.

- Excellent. Autre chose ?

- Oui, dans quelques rapports que j'ai eu le temps de regarder, il est mention d'une organisation criminelle qui est active en ce moment, et très dangereuse.

Francis se redressa, intéressé, ce qui était rare. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier avant de poser une question.

- Quel son nom ?

- L'Ordre Noir.

 

*******

 

Sherlock soupira. Il s'ennuyait, comme à chaque heure de cours. Avachi sur son bureau, il porta son attention sur l'un de ses camarades qui venait de Gryffondor, un certain Eren Jäger si le Vert et Argent se souvenait bien. En un instant, l'analyste au regard vif comprit qu'il avait affaire à un fort caractère. Le style obstiné, bruyant et rebelle. Le profil typique du gars qui s'attire continuellement des ennuis.

- Mr Holmes, mes cours vous ennuient-ils ? trancha alors la voix autoritaire de McGonagall.

Le garçon se tourna vers le tableau et croisa le regard sévère de l'enseignante. Tous les élèves le fixèrent soudainement, attendant sa réponse, qui ne tarda pas à venir.

- C'est au delà de l'ennui à ce niveau, c'est une vraie perte de temps.

Des hoquets surpris et scandalisés se firent entendre parmi la classe. La professeure, le visage aussi calme que les cieux lors des prémices d'une tempête, gardait le silence.

- Et bien monsieur Holmes, je crois que je vais me permettre de vous faire perdre un peu plus de temps, affirma-t-elle d'un ton implacable. Vous viendrez ce soir en retenue après le repas.

Le sorcier ouvrit la bouche.

- N'aggravez pas votre cas, le coupa McGonagall, ou bien je vous assigne des heures supplémentaires pour le trimestre.

Tel un enfant boudeur, Sherlock fit la moue.

 

*******

 

Le garçon à la peau brune faisait glisser sa plume sur le papier, un air concentré sur le visage. Il était assis à une table, derrière une rangée d'immenses étagères sur lesquelles étaient entreposés des milliers de livres divers. Lafayette, motivé pour la réalisation de son devoir, avait choisir de s'isoler à la bibliothèque, où le calme l'apaisait et surtout, où il pouvait puiser sans retenue dans le vaste savoir contenu dans la salle. A ses côtés, tout aussi minutieux que lui, Alexander et John faisaient leurs propres exercices. Les trois Gryffondors avaient grandement sympathisé depuis la soirée qu'ils avaient partagé dans la salle commune de leur maison. C'était ensemble qu'ils avaient décidé de venir travailler dans ce sanctuaire silencieux après les cours de l'après midi. Le français sentit alors une ombre au dessus de lui et il leva la tête pour voir le jeune homme à la musculature développée qui le surplombait. Les cheveux coiffés en arrière, assez clairs, la mâchoire carrée, le regard sérieux mais bienveillant et l'attitude assurée d'un leader né.

- Bonjour, commença le plus jeune avec un sourire tandis que ses deux camarades observaient la scène sans rien dire.

- Salut mon grand, répondit l'inconnu. On m'a dit que tu préférais qu'on t'appelle Lafayette, c'est exact ?

- Oui, c'est ça. Ou juste Laf, comme tu veux.

L'éclat de bonne humeur du première année était très agréable pour ses interlocuteurs, et cela ne fit pas exception avec le mage à l'impressionnante carrure.

- Je suis Steve Rogers, continua l'adolescent. J'ai entendu dire que tu étais un prodige du balai ?

Les joues du Gryffondor prirent une teinte rouge, signe qu'il était touché comme gêné du compliment.

- Euh... et bien il semblerait que je me débrouille, affirma-t-il avec modestie.

Le plus âgé sourit.

- Je suis le capitaine de l'équipe de Gryffondor. J'organise les sélections des joueurs jeudi soir à dix-neuf heures sur le terrain. J'aimerais beaucoup t'y voir, Laf.

- Mais je croyais qu'on ne pouvait pas en première année ?

- Disons que ce n'est pas proposé car bien souvent, ils n'ont pas le niveau en balai.

Steve fit alors un clin d'œil complice au jeune Rouge et Or.

- Mais si tu es vraiment la perle rare qu'on ma vantée, il serait dommage que je ne t'intègres pas à mon équipe, tu ne trouves pas ?

Sans attendre de réponse, il quitta la grande salle aux mille ouvrages sous les yeux brillants d'espoirs de Lafayette. John posa sa main sur l'épaule de son ami pour le féliciter d'avoir fait une telle impression au capitaine des Gryffondors tandis qu'Alexander criait de joie. Il fut cependant vite réprimandé par la bibliothécaire pour son agitation déplacée.

 

*******

 

L'homme avançait dans les couloirs du ministère d'un pas assuré. Il était assez grand, ses cheveux étaient coupés assez courts, clairs sur le dessus et plus foncés sur les côtés, son menton carré lui donnait un air sévère qui ne correspondait pas à son regard doux et posé. Il allait bifurquer vers la droite quand une voix retentit dans son dos.

- Jean, attends !

Le trentenaire interpellé se retourna pour voir deux de ses collègues avancer vers lui. Sayanel et Jilano. Le duo d'aurors le plus redoutable de Londres. Ils s'arrêtèrent en face de lui.

- Et bien Kirschtein, commença celui qui avait les cheveux courts d'un ton taquin, tu sembles très absent en ce moment.

- Désolé Sayanel, je ne dors pas très bien depuis que je travaille sur cette affaire.

- Tu as donc toi aussi été assigné à l'enquête sur l'Ordre Noir, déduisit facilement Jilano.

L'auror hocha simplement la tête.

- Au fait, renchérit le premier, j'ai entendu dire que ton immeuble avait explosé, tout va bien ?

- Oui oui, ça va, répondit le sorcier. L'un de mes sortilèges de défense a été mal amorcé, il s'est activé par erreur. Bien sûr, j'ai informé les personnes chargées du dossier de cet accident. Il n'y a eu que trois blessés légers, tous trois moldus.

- Bon, plus de peur que de mal alors, conclut Sayanel avec un sourire. Fais attention à toi mon ami.

Jean acquiesça avant de tourner les talons pour rejoindre son bureau. Il entra dans la pièce et referma la porte avant de lâcher un soupir fatigué.

- Tu es en retard, claqua une voix suave et agacée pourtant très calme.

Il sursauta avant de se tourner vers l'origine du son. Les cheveux rouges se démarquaient du décor, tout comme l'absence d'émotion dans ces iris glacés. L'individu était assis avec nonchalance dans le fauteuil qui appartenait au trentenaire.

- Désolé, répondit celui ci en baissant la tête.

L'auror était blême face à l'homme pourtant bien plus jeune que lui. Son regard sombre était effrayant, tout comme la froideur de sa voix qui contrastait avec son visage angélique aux traits fins et innocents.

- Donne moi ce que je suis venu chercher, ordonna Sasori.

Les gestes fébriles, le mage sortit d'une étagère une pile de documents et les tendit à son interlocuteur. Ce dernier s'empara des papiers en se levant, puis il plongea dans les yeux ternes du sorcier.

- Je vois que mon sortilège est toujours aussi efficace. Tant mieux, tu me seras encore très utile ici. Tâche de ne pas te faire repérer, je n'ai pas envie d'avoir à chercher une nouvelle marionnette.

Jean pâlit encore plus. Le regard du jeune mage noir se fit soudainement menaçant.

- Et la prochaine fois que tu me fais attendre, je te ferai regretter ton manque de ponctualité, suis-je clair ?

Sasori n'attendit toutefois pas la réponse de l'homme qu'il manipulait puisqu'il transplana aussitôt. Il réapparut dans une rue londonienne proche du ministère. Un blond au regard azur était adossé au mur d'une habitation, il semblait s'ennuyer et faisait la moue.

- Te voilà enfin, lança-t-il avec dédain lorsqu'il aperçut son ami. Pour quelqu'un qui n'aime pas faire attendre, je trouve que tu as pris ton temps.

- Tais toi pour une fois Deidara.

Chapitre 7 : Échec et mat

Ellana se baladait en compagnie de Sherlock dans les couloirs du château. Intriguée par les capacités analytiques du Serpentard, elle lui demandait à chaque personne croisée ce qu'il pouvait dire sur elle. Le garçon se prêtait au jeu surtout par ennui, n'ayant rien d'autre à faire de son temps. En réalité, il avait bien des devoirs quelques fois, mais il ne les faisait jamais, au grand désespoir de ses professeurs. Une fille de Gryffondor passa à côté d'eux avant de les dépasser, pressée. Ses cheveux bruns aux reflets brillants étaient longs et attachés, sa peau hâlée faisait ressortir ses yeux couleur émeraude et son nez retroussé lui donnait un côté innocent et adorable. Elle était en seconde année, et si le Vert et Argent se souvenait bien, elle s'appelait Jadina.

- Et elle, demanda alors Ellana, que peux tu dire sur elle ?

Il ne répondit pas immédiatement.

- Elle est issue de la haute noblesse du Canada.

- Comment tu le sais ?

- Son attitude est typique des gens qui viennent de familles nobles, elle est toujours droite et fière, le regard hautain toutefois bienveillant. Ses vêtement sont impeccables, elle prend soin de son apparence comme de ses gestes, harmonieux et mesurés. Et elle sent la camomille, ce qui révèle son habitude des bains parfumés.

La brune siffla, admirative.

- Et pour le Canada ?

- Son accent quand elle parle.

L'explication se termina lorsqu'ils arrivèrent devant la porte de la salle. Leur prochain cours allait débuter. Il s'agissait de la défense contre les forces du mal, avec le professeur Lupin. Les Serpentards partageaient cette heure avec les Serdaigles, Ellana et Sherlock avaient donc choisi d'effectuer le trajet ensemble lorsqu'ils s'étaient croisés dans le hall. Ils entrèrent dans la pièce, beaucoup de leurs camarades étaient arrivés, il ne restait donc que peu de place. Au premier rang, Livaï était assis seul et lisait son manuel avec concentration. L'enseignant arriva rapidement et il demanda aux élèves de ranger leurs affaires puisque le cours d'aujourd'hui s'annonçait pratique. Les jeunes sorciers obéirent dans une ambiance bruyante. Après tout, ils n'avaient fait qu'une étude théorique depuis la rentrée et s’enthousiasmaient à l'idée de réaliser leurs premiers exercices. Le sortilège du jour était celui du désarmement. Lupin leur montra comment faire, puis il demanda aux élèves de laisser un espace au centre de la pièce afin d'appeler deux étudiants pour réaliser une démonstration. Domino et Ellana furent les premières, aucune ne réussit à lancer correctement le sort mais dans un faux mouvement, la Serdaigle fit tomber sa baguette, offrant ainsi la victoire à son adversaire, bien que celle ci mis cela sur le compte de la chance. Loki et Wade essayèrent à leur tour, et si le premier parvint à faire trembler l'arme dans la main de l'autre, le second ne réussit pas à lui rendre la pareille. Sherlock et Jim, trop occupés à se regarder avec insistance, ne furent pas assez concentrés pour utiliser leur magie. Les élèves ratèrent à tour de rôle, ils en furent dépités, mais leur professeur les informa que c'était tout à fait normal pour des premières années. Il les encouragea donc à travailler sur cet exercice avec rigueur.

- Livaï, Ellie, vous êtes les derniers, appela l'enseignant.

Negasonic se plaça face à son camarade et le signal fut donné. Avant que la jeune fille ne puisse dire quoi que ce soit, la voix glaciale du petit brun résonnait dans la salle.

- Expelliarmus.

La baguette de la Serpentard vola pour se projeter contre le mur derrière elle. Les yeux ronds, le reste de la classe se tourna vers l'auteur du sortilège, qui avait toujours sa baguette tendue en direction de son adversaire. Ses yeux gris ne montraient aucune émotion, pas même la satisfaction d'être l'unique élève à avoir été au bout de l'activité avec brio.

 

*******

 

Livaï lisait à l'ombre d'un arbre lorsque des voix retentirent fortement non loin de lui. Il comprit aux tons qui montaient qu'il s'agissait là d'une dispute sérieuse. Discrètement, il s'approcha afin d'observer la scène. Une fille de Poufsouffle était à genoux par terre, ses lunettes à quelques mètres d'elle sur le sol. En face, une bande de troisièmes années de Gryffondor rigolaient méchamment. Le petit brun plissa les yeux, comprenant facilement qu'ils avaient brutalisé la première année. Toutefois, celle ci n'était pas seule. Ayant aperçu sa détresse, deux Rouges et Ors du même niveau qu'elle s'étaient dressés entre la fille et leurs aînés. Le Serpentard reconnut sans difficultés Mikasa Ackerman et le garçon qu'elle accompagnait tout le temps, Eren Jäger. Il se concentra sur les paroles échangées avec éclat.

- Vous vous prenez pour qui à bousculer cette fille bande d'abrutis ?! hurla le châtain avec fougue.

- Pousse toi sale gamin, répliqua l'un des plus vieux. J'apprends juste à cette Poufsouffle à respecter notre maison.

Si Mikasa arborait une expression neutre tout en étant prête à se battre aux côtés de son acolyte dans le cas où une bagarre débutait, ce dernier dégageait une colère hargneuse aussi incontrôlée que sauvage.

- Dis pas de conneries connard ! cria Eren en réponse. Elle n'a pas fait exprès de te rentrer dedans tout à l'heure !

L'autre saisit le téméraire par le haut du t-shirt. Aussitôt, Mikasa s'avança mais les amis de l'assaillant l'empêchèrent de passer en se décalant rapidement, et ils étaient trop nombreux pour elle seule.

- Et tu vas faire quoi le merdeux ? menaça le troisième année en fusillant du regard son cadet.

Avant que le petit Gryffondor ne puisse répondre, Livaï marcha vers eux, le regard glacial posé sur le plus agressif des sorciers les plus expérimentés.

- Tu es bien bavard gros porc, lâcha-t-il d'une voix aussi froide que d'habitude.

Le jeune homme poussa Eren qui tomba au sol pour se tourner vers le nouveau venu. Mikasa se précipita aussitôt vers le garçon pour s'assurer qu'il n'était pas blessé. Le Gryffondor interpellé plongea dans les iris gris acier du Vert et Argent, et il ne put réprimer un frisson.

- T'es qui toi ? cracha-t-il avec dédain.

- T'as pas à le savoir. Maintenant, toi et les crétins qui te servent de potes, dégagez d'ici.

Humilié, l'assaillant se jeta sur Livaï, poing tendu vers le visage de celui ci. Le petit brun se décala légèrement, tendit son pied pour déséquilibrer son aîné puis il lui asséna un premier coup au ventre avant de lever son coude pour le plonger entre les omoplates. Le plus âgé s'écroula en gémissant de douleur. Désinvolte, le Serpentard fit glisser son regard sur le reste de la bande.

- Quelqu'un d'autre veut essayer ?

Impressionnés, mais surtout fiers, les troisièmes années dégainèrent leurs baguettes. Ayant prévu leur action, le jeune mage avait déjà la sienne en main. D'un mouvement vif, il lança son sortilège, toujours avec calme et aisance.

- Expelliarmus.

Les armes s'envolèrent au loin. Pourtant, l'un d'entre d'eux parvint à esquiver le sort, et il désarma à son tour le Vert et Argent.

- Et maintenant, tu vas faire quoi ? ricana-t-il.

Nullement intimidé, Livaï s'approcha en répondant avec une froideur effrayante.

- Te faire ravaler ton sourire de merdeux.

Il accompagna sa phrase d'une droite magistrale qui fit voltiger le sorcier, surpris qu'un enfant de onze ans fasse preuve d'une telle force. Les camarades du Gryffondor, bien que désarmés, voulurent défendre leur ami en frappant le première année, mais celui ci était rapide et efficace. Lorsque qu'ils furent tous au sol, implorants, le jeune Serpentard les regarda de haut, ses iris d'acier couvrant ses adversaires avec une insensibilité qui les fit frissonner.

- Mais t'es un grand malade toi ! gémit l'un d'eux.

Le mage baissa les yeux vers lui.

- Peut être bien.

Il éclata le visage de l'autre contre le sol d'un coup de talon efficace.

- Vous avez dix secondes pour ramasser vos dents, votre fierté et vous casser d'ici, asséna-t-il d'un ton si neutre qu'il en devenait hautement menaçant.

Le groupe de troisièmes années se leva aussi rapidement que possible et partit en courant vers le château. Eren regardait Livaï avec des yeux brillants d'admiration tandis que Mikasa aidait la Poufsouffle à se relever. Le Vert et Argent ramassa la paire de lunettes qui avait volé loin de sa propriétaire. Il s'approcha et les tendit à la brune.

- Oublie pas ça, lâcha-t-il simplement.

La fille replaça son accessoire devant ses yeux et offrit un sourire reconnaissant aux trois élèves.

- Mon nom est Hanji Zoe, merci beaucoup à vous de m'avoir défendue !

Sa voix était claire, forte et pleine d'entrain, il était évident qu'elle était le genre de personnes à s'enthousiasmer facilement. Livaï commença à partir, peu désireux d'être pris au piège dans une nouvelle conversation, mais il fut retenu par la main du garçon châtain qui saisit son poignet.

- Attends, s'exclama Eren, tu ne nous a même pas donné ton nom !

Les yeux du Serpentard glissèrent de l'emprise sur son corps au visage de son interlocuteur.

- Livaï, lâcha-t-il simplement.

Hanji pencha la tête sur le côté.

- Tu n'as pas de nom de famille ? demanda-t-elle, curieuse.

Le garçon taciturne posa un instant son regard sur Mikasa avant de se tourner vers la brune à lunettes.

- Non, trancha-t-il.

Il se dégagea de la poigne du Gryffondor d'un mouvement sec puis il partit comme il en avait initialement eu l'intention.

 

*******

 

Charles ferma son livre, satisfait de l'avoir enfin terminé. Il avait apprécié le style fluide des lignes et la plume pertinente de l'auteur. Il trouvait par ailleurs les écrivains et écrivaines du monde moldu très intéressants. Il se leva alors du canapé où il était installé et laissa planer ses iris le long de la salle commune. Quelques élèves étaient présents, mais seuls deux d'entre eux attirèrent son attention. Assis l'un en face de l'autre, ils étaient concentrés sur une partie d'échecs depuis au moins trente bonnes minutes. L'un avait les cheveux argentés, ébouriffés en une crinière impressionnante, des yeux sombres emplis de lassitude et une attitude désinvolte qui lui seyait à merveille. Son compagnon était brun, ses mèches étaient retenus sur le derrière de son crâne par un élastique afin de maîtriser leur longueur et il possédait des iris de la même teinte dans lesquels se réfléchissaient un esprit brillant et observateur, divergeant avec son visage ennuyé tout aussi nonchalant que celui de son acolyte. Charles comprit rien qu'en les regardant qu'ils étaient de véritables génies. Il les reconnut enfin et posa des noms sur leurs deux visages. Kakashi Hatake et Shikamaru Nara. Des deuxièmes années qui repoussaient l'excellence dans leurs études comme leur comportement, bien que le second ait la fâcheuse tendance de s'endormir en cours, au grand désarroi d'un grand nombre de professeurs, conscients de son potentiel. Lentement, il s'approcha des deux joueurs.

- Bonjour, mon nom est Charles Xavier, me permettez vous de regarder votre partie ? questionna-t-il avec politesse après sa brève présentation.

Les deux Serdaigles levèrent leurs regards vers lui et, avec une synchronisation inattendue, hochèrent la tête. Le garçon s'assit alors près d'eux et observa la guerre qui se déroulait sur le plateau. Il fallut encore une bonne heure avant que les placements des différentes pièces puissent désigner un vainqueur. Shikamaru déplaça alors son cavalier avant de plonger dans les iris sombres de son adversaire.

- Échec et mat, Kakashi, déclara-t-il avec indifférence.

- Et bien, quel talent, tu es de plus en plus redoutable Shikamaru, répondit l'autre avec fair-play.

- Je ne suis pas si fort, répliqua le brun, modeste. Je t'ai battu de peu. Si on reprend la partie dans son ensemble, notre affrontement a été plus que serré.

- Possible, mais je m'incline.

L'argenté se tourna alors vers Charles, qui restait silencieux, admiratif des prouesses stratégiques auxquelles il venait d'assister.

- Veux tu tenter ta chance ? demanda Kakashi en désignant d'abord le plateau, puis Shikamaru.

Le troisième année réfléchit un instant, puis il acquiesça. Le sorcier aux cheveux gris se leva, laissant sa place, et s'installa de l'autre côté de la table tout en sortant un livre. Charles s'installa alors à son tour face au brun, et ce dernier replaça correctement les pièces. La partie débuta entre les deux Serdaigles lorsque le nouveau venu saisit son cavalier pour le faire avancer sur les cases blanches et noires.

Chapitre 8 : Séquence Karma

Le jeune homme souffla, ce qui eut pour effet de balayer la longue mèche blonde qui barrait son visage en plus de lui conférer un air boudeur très enfantin. A ses côtés, assis en tailleur sur une table, Sasori fixait le plafond, perdu dans des pensées qui n'avaient de sens que pour lui. Le silence dans lequel ils étaient amenait une ambiance d'attente particulièrement lourde, bien qu'aucun des deux acolytes ne soit dérangé par ce calme. Un troisième homme entra ensuite dans l'entrepôt désaffecté. Les cheveux longs et noirs attachés dans son dos, les yeux tout aussi sombres avec de longues cernes, il arborait une expression neutre et impassible qui agaça aussitôt Deidara. Le jeune homme n'arrivait tout simplement pas à supporter ce type. Le nouveau venu s'arrêta devant les deux sorciers, il laissa glisser son regard implacable sur chacun d'eux avant de prendre la parole.

- L'Ordre Noir a de nouvelles informations.

- Et il faut forcément que ce soit toi qui nous les donne, Uchiha de malheur ? demanda le blond avec dédain.

Le brun posa ses yeux sur lui sans toutefois relever sa provocation.

- Sasori et toi n'étiez pas présents lors de la dernière réunion, répondit-il simplement, il faut bien que quelqu'un se charge de vous tenir au courant. Et comme j'étais le plus proche d'ici, je suis venu.

- Tch, évidemment, râla Deidara.

- Nous étions occupés Itachi, justifia alors le sorcier aux cheveux rouges. Et notre mission concerne l'Ordre Noir, tu le sais bien.

Le mage noir hocha la tête.

- J'en suis bien conscient, ce n'était nullement un reproche Sasori. Par ailleurs, comment cela se passe-t-il ?

- Comme prévu, répondit le maître marionnettiste. Que voulais tu nous dire ?

- Nous avons abordé le sujet des différents pouvoirs spécifiques regroupés autour du globe. Nous avons donc commencé à éplucher quelques pistes non loin d'ici. Il se trouve d'ailleurs que Poudlard regorge de sorciers au potentiel magique intéressant. Nous aurons sûrement comme objectifs futurs de nous accaparer ces puissantes magies.

- Itachi, cesse de me faire patienter ainsi en tournant autour du pot et donne moi des informations concrètes, lança alors Sasori d'un ton froid.

- Ouais, renchérit Deidara, balance des noms !

Le brun les fixa un instant, puis il acquiesça.

- Pour l'instant, nous avons entendu parler d'un certain Gaara, qui cacherait en lui un pouvoir incroyable aussi destructeur que meurtrier. Il ne contrôle pas cette force, c'est une sorte d'entité mystique, et selon nos espions, personne ne sait réellement quelle est son origine ni où sont ses limites.

- Et L'Ordre Noir souhaite s'emparer d'un pouvoir dont on ne connaît rien et qui pourrait nous exploser entre les mains ? questionna le mage aux cheveux écarlates, sceptique.

Itachi approuva la réflexion d'un mouvement de tête pendant que Deidara s'intéressait soudainement à la dimension éruptive de la conversation.

- Bien, maintenant que tout est transmis, je dois partir au plus vite, lâcha le brun, désinvolte.

- Dis que tu t'emmerdes avec nous, connard, marmonna Deidara suffisamment fort pour que l'autre l'entende.

- J'ai une mission urgente à accomplir pour l'organisation, répondit simplement l'aîné sans relever l'insulte.

Il transplana aussitôt, laissant les deux acolytes livrés à leurs interrogations sur ce que leur allié devait réaliser pour l'Ordre Noir. Quelle était cette tâche si cruciale ?

- Pour que ce soit lui qui soit envoyé, supposa Sasori, il doit s'agir d'un travail minutieux qui requiert précision et subtilité.

Le blond haussa négligemment les épaules.

- Bof, on s'en fout, de toute façon moi je préfère quand il y a des trucs qui explosent.
 

*******

 

Le garçon pleurait en silence, recroquevillé sur lui même et serrant dans ses bras un ours en peluche abîmé par le temps. Des phrases résonnaient en boucle dans son crâne, l'empêchant de réfléchir correctement, tandis que des émotions puissantes et douloureuses parcouraient son corps.

 

« Ce n'est pas normal, comment peut-il faire de telles choses ? »

 

La peur se ressentait dans la voix pourtant douce de sa mère.
 

« Il n'est pas humain... Je... Je n'ai pas pu engendrer ça ! »

 

Le dégoût ressortait dans le ton sec et horrifié de son père.

 

« Papa, Maman... J'ai peur... »

 

Même le murmure de son frère lui semblait déchirant. Puis, enfin, une dernière phrase. Une décision. Irrémédiable, inflexible.
 

« La magie, ça n'existe pas. Nous devons nous débarrasser de lui avant qu'il ne cause des problèmes ou bien qu'il ne fasse du mal aux autres. »

 

Une vive douleur comprima la poitrine de l'enfant. Il n'avait que cinq ans, mais déjà, les mots qu'il avait entendus, il les comprenait. Il les avait gravés au fer rouge dans son esprit tandis que sur son front, le tatouage écarlate qui était inscrit sur sa peau depuis longtemps brillait doucement. Il frissonna, revoyant son père, quelques minutes plus tôt, avancer vers lui avec un couteau effrayant. Il revit sa mère, un peu derrière, l'observer avec crainte tout en maintenant son frère contre elle. Il revit l'onde magique sortir de son être et raser la pièce avec violence. Il revit les trois corps tomber au sol, sans vie, le sang s'écoulant lentement pour tâcher le planché. Il revit la lame entre les doigts dorénavant figés de l'homme, lui renvoyant le reflet de sa silhouette. Son regard bleu empli de larmes, mais plus froid qu'un hiver marqué de glace et de tempêtes. Il sentit une force obscure en lui, se tassant lentement après avoir libéré sa rage contre les membres de cette famille à présent brisée. Le garçon gémit, tant de douleur que de terreur. Il avait l'impression que son crâne allait imploser tant la migraine qui s'y développait était forte. Ressassant les dernières paroles de ces trois personnes qui, quelques heures avant, étaient tout pour lui. Il serra un peu plus son ours contre lui, pleurant toute l'eau que son petit corps contenait.

- En moi... En toi... se murmura-t-il à lui même, comme pris de démence. Je te ressens au fond de moi... Je suis ta rage... Reste tranquille... je ne veux plus tuer... Plus jamais... mais j'en ai envie... je me sens fort... Non, plus jamais... J'ai peur... Peur de toi, de moi... Je ne comprends pas... Il n'y a rien à comprendre...

L'enfant saisit ses cheveux, comme s'il voulait s'arracher la tête en tirant sur les fils capillaires. Ne se retenant plus, il hurla de toutes ses forces, sous le regard vide et froid des corps qui gisaient au milieu de la pièce.

Gaara se réveilla dans un sursaut. Il regarda autour de lui, perdu, avant de prendre son visage entre ses mains. Il avait rêvé. Il serra les dents, il s'était endormi. Fort heureusement, pas assez longtemps pour perdre le contrôle. Le jeune garçon se leva du fauteuil dans lequel il s'était installé et alla s'accouder à la fenêtre ouverte. L'air se faisait de plus en plus glacial une fois la nuit tombée. Il ignora les frissons qui dansaient sur sa peau et plongea son regard dans celui de la lune. Le sommeil était pour lui un luxe qu'il ne pouvait se permettre.
 

*******

 

Le jeune homme marchait dans les couloirs sombres, éclairé seulement par la corneille blanche qui volait par ondulations autour de lui. A quelques mètres de lui, les détraqueurs étaient impuissants, incapable de contrer le Patronus. Les entités chargées de la surveillance du bâtiment ne comprenaient pas comment cet humain parvenait à bloquer tant des leurs, ni comment il était parvenu jusqu'ici. Le visage impassible, le regard tranquille et assuré, le sorcier avançait avec désinvolte le long des cellules comme s'il ne s'agissait que d'une formalité. Pourtant, il était entré dans la prison la plus sécurisée du pays sans aucune difficulté, et il ne semblait pas le moins de monde perturbé par la présence des silhouettes noires tout autour de lui. Itachi Uchiha était un être d'exception, même parmi la communauté magique. Il s'arrêta enfin devant une porte et la déverrouilla d'un léger coup de baguette. La grille métallique s'ouvrit dans un grincement désagréable qui ne dérangea toutefois pas le jeune mage, imperturbable. Le corbeau commença à voler dans la petite pièce confinée, tandis que les iris froids d'Itachi se posaient sur la personne qui était assise au sol sans aucune tenue, tel un pantin désarticulé. Celle ci avait relevé la tête, un éclat intrigué brillant dans ses yeux cachés par les mèches rebelles qui tombaient sur son front.

- J'ai beaucoup entendu parler de toi, affirma alors le brun au détenu. Il faut dire qu'il y a de quoi. A quinze ans, tu es le plus jeune prisonnier d'Azkaban.

Un sourire amusé étira lentement les lèvres du garçon. Il redressa complètement son visage, et ses cheveux décoiffés, d'un rouge sang, se dégagèrent lentement pour dévoiler des iris oscillant entre l'orangé et le doré. Ils était emplis d'une grande intelligence qui, évidemment, n'échappa pas à l'adulte, mais également d'une mesquinerie tout aussi remarquable.

- Que veux tu, glissa-t-il d'un ton désinvolte plein d'insolence, j'ai toujours aimé être numéro un.

Son interlocuteur, bien qu'impassible, était intérieurement très intrigué. Ce gamin avait une assurance incroyable alors qu'il passait ses journées entouré de détraqueurs, qui se faisaient pourtant plaisir à persécuter les pensionnaires de la tour. Pourtant, son esprit semblait indemne, et plus encore, la souffrance qu'il subissait chaque jour à cause des sombres entités n'avait pas l'air de lui avoir retiré son impertinence spontanée. Le sourire arrogant qu'il arborait fièrement devant son visiteur en témoignait largement. Itachi comprit pourquoi l'Ordre Noir l'avait envoyé ici.

- Je sais pourquoi tu es enfermé ici, continua-t-il simplement. Il y a deux ans, alors que tu n'étais qu'en troisième année de Poudlard, tu as assassiné ton professeur avec brio en combinant magie et techniques moldues. Tu as beaucoup de potentiel, Karma Akabane. Je suis membre d'une organisation qui recherche des prodiges dans ton genre. Si tu acceptes de nous rejoindre, non seulement je te sors de cette prison, mais je pourrais t'offrir la possibilité de t'améliorer dans de nombreuses compétences.

Le garçon laissa sa langue humidifier lentement ses lèvres. Le goût de la liberté éveillait ses sens. D'une voix traînante, il prononça une phrase tout en plongeant dans le regard sombre du mage noir.

- On commence quand ?

L'adulte permit à sa bouche de s'étirer très légèrement.

- Et si pour débuter, je te redonnais ceci ?

Il sortit de son manteau une baguette sobre mais élégante. Une baguette que le jeune détenu reconnut aussitôt. Il s'empara de l'arme, l'admirant sous tous les angles. C'était la sienne. Le prolongement de son don, la sublimation de ses talents.

- Je pensais qu'ils l'avaient détruite, quelle bonne surprise.

Itachi se décala pour laisser l'adolescent sortir de la cellule. Dans le couloir, les détraqueurs n'attendaient que le moindre signe de faiblesse de la corneille lumineuse pour sauter sur leurs deux ennemis.

- Et si tu me montrais ta force, Karma ?

Le jeune homme aux cheveux rouges fit craquer bruyamment ses doigts, un sourire exceptionnellement sadique sur le coin des lèvres frôlant presque l'indécence, avant de lever sa baguette en direction des silhouettes noires. Il lança son sortilège d'une voix claire, savourant la magie qui parcourait son corps pour la première fois depuis longtemps. Un poulpe blanc apparut devant lui, faisant fuir les créatures loin des deux humains. Satisfait, le brun garda son propre patronus en arrière, laissant son nouvel allié ouvrir la marche.

Chapitre 9 : Première piste

Livaï esquiva le sortilège puissant qui manqua de peu de lui brûler la joue. Il lança à son tour une offensive mais son adversaire la contra avec facilité. Il retenta plusieurs fois, jouant sur la rapidité des gestes comme sur les différentes trajectoires possibles pour atteindre sa cible. Il mis toute sa puissance et toute sa concentration dans sa magie, toutefois, cela ne suffit pas. Il se fit désarmer, mais, loin d'abandonner, le jeune garçon se jeta sur l'autre combattant afin de poursuivre le combat à mains nues. Il fut assez rapide pour projeter la baguette ennemie d'un coup de pied agile, mais faillit se prendre une droite cuisante qui ne fit que balayer l'air à quelques millimètres de son visage. Les coups s'enchaînèrent avec violence, Livaï ne rivalisant avec la force prodigieuse de son assaillant que par ses capacités hors normes. Son talent était exceptionnel et l'aîné l'avait compris dès leur rencontre. Toutefois, l'expérience et les propres dons de ce dernier l'amenèrent à dominer l'affrontement. Après une vingtaine de minutes, le petit brun finit balayé d'un coup de talon puissant qui lui coupa la respiration tout en le projetant contre le mur. Grimaçant de douleur, il se releva lentement tandis qu'en face de lui, le jeune homme souriait.

- Tu progresses vite Livaï, le félicita-t-il avec un léger sourire.

Le première année ne répondit pas, ramassant simplement sa baguette avant de s'asperger le visage d'eau. Lucifer lui tendit une serviette et il s'en empara sans un remerciement. Pendant qu'il essuyait la sueur qui maculait son torse, le plus âgé admirait la finesse des muscles de son protégé. Il était réellement surpris de voir un enfant de onze ans avec une telle puissance et surtout, une telle maîtrise de lui même. L'aîné vit que sa pupille avait remarqué son regard insistant, aussi ne résista-t-il pas à l'envie de le provoquer.

- Tu as un corps sublime, susurra-t-il d'un ton joueur, j'ai vraiment hâte que tu sois adulte, histoire qu'on s'amuse un peu toi et moi.

- C'est ça, rêve toujours.

Sa réponse froide et cassante fit ricaner Lucifer. Bien sûr, le jeune homme n'avait aucune attirance pour son cadet, aussi beau soit-il, mais il adorait chercher le petit brun, essayant par ses provocations malsaines de lui faire perdre son sang froid. Il avait hâte du jour où il trouverait une faille dans l'attitude nonchalante de son nouvel ami. Reprenant un instant son sérieux, il fit un bilan de leur entraînement.

- Si tu continues ainsi, tu deviendras vite un sorcier redoutable et un combattant hors pair. Tu ne négliges aucun domaine, travailles ton mental comme ton corps et ne te laisse aucun répit. Il ne fait aucun doute que tu as déjà dépassé grande nombre d'élèves, et je ne cache pas que tu doives cette évolution fulgurante à mon expertise incroyable, mais garde encore à l'esprit que pour l'instant face à un mage noir, tu n'aurais aucune chance.

- J'en suis conscient figure toi.

- Ton amabilité est vraiment prodigieuse, sourit Lucifer. Bref, les vacances sont dans trois semaines. Si tu es d'accord, je te propose de venir chez moi jusqu'à la rentrée, ainsi je pourrais poursuivre ton entraînement.

L'autre le regarda fixement, comme s'il essayait de trouver le piège.

- Je te laisse réfléchir, redis moi quand tu sauras ce que tu veux faire. Si je ne me trompe pas, c'est soit ça, soit tu retournes à l'orphelinat, j'ai bon ?

Le première année hocha la tête.

- Si jamais j'accepte, je vais devoir trouver un justificatif pour l'établissement. Je doute qu'ils me laissent partir si je leur dis que je vais suivre un détraqué qui a joué avec la magie noire.

- Pff, très drôle. T'as qu'à leur dire que tu vas chez un ami, il me semble que t'as une bonne petite bande.

Puis Lucifer partit avec nonchalance vers la porte de la salle sur demande. Avant d'ouvrir celle ci, il se retourna vers Livaï, un drôle de sourire sur les lèvres.

- Et dis donc, de nous deux, c'est pas moi le détraqué. Je t'ai vu l'autre jour avec les Gryffondors, tu n'y es pas allé de main morte vu comment tu les as fracassés.

Le Serpentard leva les yeux au ciel, agacé par son aîné.


 

*******


 

Le jeune garçon jeta un œil derrière son épaule pour s'assurer que personne n'était présent, puis il sortit de sa poche un cigare à la taille imposante. Il cala l'objet entre ses lèvres, sortit un briquet et l'alluma. Le sorcier tira une longue taffe avant de souffler la fumée, fermant les yeux pour savourer la sensation.

- Tu exagères Logan, tu es trop jeune pour ces conneries.

L'adolescent ouvrit les paupières et se retourna pour tomber sur son ami.

- Je t'emmerde Charles, répliqua-t-il.

Son interlocuteur sourit, amusé. Il passa alors sa main dans ses cheveux en signe d'anxiété et soupira. Le mage fut surpris par l'attitude inquiète du Serdaigle et il haussa un sourcil en tirant une nouvelle fois sur son cigare.

- Qu'est ce qui t'arrive le petit génie ? demanda-t-il sans tact.

- Je... J'aurais besoin de te parler Logan, je sais des choses que je ne parviens pas à garder pour moi. J'ai confiance en toi, alors...

- C'est bon, crache le morceau.

Charles prit une grande inspiration avant de se lancer.

- Voilà, pendant les grandes vacances, mon père a reçu une lettre importante qui venait du ministère. Et je suis tombé dessus, alors je l'ai lue, mais il s'agissait d'informations confidentielles. Et du... Logan, pourquoi tu me regardes comme ça ?

- Disons que je ne sais pas si je dois être intrigué par le fait que le ministère envoie des données confidentielles à un propriétaire d'orphelinat, ou si je dois être choqué que monsieur Charles Xavier fouille le courrier de son daron.

Le Serdaigle leva les yeux au ciel.

- Je m'apprêtais justement à te donner la suite, alors écoute un peu.

Logan hocha la tête en avalant une nouvelle bouffée de fumée.

- Bref, il se trouve que l'organisation dont nous entendons de plus en plus parler, l'Ordre Noir...

- Tu parles des connards qui foutent le bordel en ce moment ?

- Ouais, et bien l'un de leurs membres a été identifié, c'est un ancien pensionnaire de l'orphelinat. Un certain Deidara. Il aurait quitté la manoir à sa majorité, il y a à peine deux ans.

- Deidara... Ouais, je me souviens de lui, c'était une blondasse pas foutue de fermer sa grande gueule.

Charles acquiesça, lui aussi se rappelait du garçon. Il paraissait difficile de l'oublier, ou même de ne pas le remarquer tant le jeune homme était réputé pour son caractère bavard et son arrogance.

- Il est donc devenu mage noir cet abruti, reprit Logan en tirant une nouvelle taffe.

- Oui, et le ministère va venir au manoir pour étudier son dossier, poser des questions à mon père et probablement le faire surveiller, en tant qu'éducateur, il a non seulement un risque de contact avec Deidara mais en plus une certaine part de responsabilité. Je suis inquiet...

Le Gryffondor soupira, puis il tenta de rassurer son ami comme il pouvait. Les deux garçons, concentrés sur leur discussion, n'avaient pas remarqué qu'un première année écoutait de près leurs propos. Il était occupé à marcher dans les couloirs quand il avait surpris quelques bribes de conversation qui l'avaient aussitôt intrigué. Intéressé, il sourit avant de repartir d'où il venait.


 

*******


 

Lafayette se tenait droit tout en serrant contre lui son éclair de feu. Une vingtaine de Gryffondors formaient une ligne, mais chaque élève faisait au moins deux têtes de plus que lui. Dans les gradins, Alexander et John regardaient le terrain. Ils avaient tenu à assister aux sélections afin d'encourager leur ami. Steve Rogers arriva enfin accompagné d'un jeune homme répondant au nom de Bucky Barnes, il se plaça face à eux et les regarda un par un. Lorsque son regard rencontra celui de Lafayette, il lui adressa un clin d'œil encourageant.

- Merci à tous d'être venus ce soir, commença alors le capitaine des Rouges et Ors d'une voix voix forte et charismatique digne du leader qu'il était. Je sais que les sélections se font tard cette année, toutes mes excuses, mais ce début d'année à été compliqué en terme de gestion. L'équipe devra suivre un entraînement assez rude afin d'être prête pour le premier match qui aura lieu dans deux semaines.

Il fit une pause, prit le temps de regarder chaque personne présente devant lui, puis il enchaîna.

- Mais avant de parler de tout cela, il va falloir la former, cette équipe. Vous êtes dix-huit, et il n'y a que cinq places, puisque je suis batteur, et Bucky, mon second, est gardien au sein du groupe. Je vais donc vous faire passer une série de tests pour étudier vos aptitudes et je vous donnerai les résultats à la fin de la soirée.

Aussitôt, les consignes furent données et chaque candidat exécuta une série d'exercices testant habilité, souplesse, rapidité et force. Lorsque le tour de Lafayette arriva, il se lança dans les airs le sourire aux lèvres. Il ressentait toujours un grand stress en lui, mais voler était à ses yeux une activité rassurante. Il oublia la présence de ses aînés, le regard de Steve, les rires de ses adversaires d'un soir face à son jeune âge et il fit ce qu'on attendait de lui. Pendant les longues minutes que dura son passage, il lui semblait que le temps s'était arrêté. Le garçon rêvait de ce vol gracieux, il dansait avec le vent jusqu'à en tutoyer la gravité. Lorsque le capitaine lui fit signe de descendre, le première année put voir les yeux brillants du leader des Gryffondors. Ce dernier prit un moment pour discuter avec Bucky, et lorsqu'il revint, il appela quatre personnes, les félicitant de leur intégration dans l'équipe. Lafayette avait le cœur qui battait à toute allure.

- Maintenant, enchaîna Steve avec un sourire éclatant, je voudrais accueillir comme il se doit notre nouveau petit prodige, l'attrapeur des Rouges et Ors, j'ai nommé Lafayette !

Le nouveau groupe saisit leur cadet et le portèrent en triomphe jusqu'au vestiaire afin de lui souhaiter la bienvenue parmi les lions.


 

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Sherlock regardait d'un œil ennuyé par la fenêtre. Le stade de Quidditch était agité, et s'il se souvenait bien, cela était du aux sélections de l'équipe de Gryffondor.

- Monsieur Holmes, appela la professeure McGonagall d'un ton sec, je ne vous ai pas mis une retenue pour que vous admiriez le crépuscule, aussi sublime soit-il.

Le Serpentard ouvrit la bouche mais l'enseignante le devança.

- Je vous recommande vivement de réfléchir encore un peu avant de parler, monsieur Holmes, il serait dommage de finir avec une troisième heure de retenue cette semaine. A moins bien sûr que vous ne souhaitiez améliorer votre record.

Elle le fixait par dessus ses lunettes avec sévérité, attentive au moindre de ses actes. Le première année se contenta d'un soupir avant de reprendre ses exercices supplémentaires. La directrice des Rouges et Ors esquissa un sourire satisfait avant de s'installer à son bureau pour lire le journal. Sherlock jeta un regard bref sur le papier et le seul titre qu'il put lire était coupé par la pliure de la page, à savoir « Dangereuse évasion d'Az... » Toutefois il n'était pas difficile de comprendre que la célèbre prison des sorciers, Azkaban, avait finalement trouvé sa faille.

Chapitre 10: Échanges

Loki parcourait la bibliothèque de Poudlard. Il recherchait des ouvrages précis, mais à son grand désespoir, la majorité d'entre eux se trouvaient dans la réserve et leur accès était donc interdit aux élèves. Il finit par trouver un livre sur les reliques puissantes et précieuses du monde de la sorcellerie et, satisfait, il s'installa dans un coin pour profiter des lignes savantes. Ambitieux de nature, le garçon avait comme projet secret de découvrir les origines du pouvoir afin de se l'approprier pour montrer à sa famille qu'il valait bien mieux que son frère et qu'il était digne de l'héritage de leur père. Tournant les pages avec attention, il s'arrêta sur un chapitre consacré à un sceptre mythique apparemment disparu. Ses yeux brillèrent de convoitise quand il lut que cet objet avait à lui seul la puissance d'une centaine de baguettes, et que n'importe quel sorcier pouvait s'en servir à partir du moment où il était assez fort pour en supporter la magie. Un sourire éclatant fleurit sur les lèvres de Loki, et rapidement, il s'imagina, le sceptre entre les mains, assis sur un trône à gouverner tel un roi. Il revint cependant vite à la réalité et continua sa lecture, se promettant de porter plus d'attention aux ouvrages parlant de cette relique qu'il désirait maintenant. Alors qu'il était légèrement distrait en tournant une page, des voix inquiètes s'élevèrent derrière une étagère. Le jeune garçon referma prudemment l'ouvrage pour le ranger dans son sac, puis il s'approcha lentement de l'origine de la conversation pour en saisir les propos.


 

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Daenerys, assise dans un fauteuil avec grâce, regardait les différentes personnes qui l'entouraient. A sa droite, les deux frères de Poufsouffle avec lesquels elle était amie, Jon Snow et Robb Stark, et à sa gauche, Obi Wan Kenobi, de la même maison qu'eux, avec lequel elle s'entendait bien. Tous étaient de la même génération.

- Alors, vous aussi vous avez appris la nouvelle ? lança ce dernier en regardant ses interlocuteurs.

- En effet, Obi Wan, répondit Daenerys en hochant la tête. Et pour être honnête, cela m'inquiète. Karma était à Serpentard, je le connaissais bien puisque je le voyais souvent. Quelles que soient ses ambitions, son évasion d'Azkaban ne présage rien de bon.

Les garçons hochèrent la tête. Tous se souvenaient du garçon, de son insolence et de sa violence.

- C'est autre chose qui m'interpelle, intervint Robb avec gravité. Personne n'avait pu s'échapper de cette prison depuis l'autre taré passé dans la Gazette du sorcier. Joker si je me souviens bien. Karma n'aurait jamais pu la quitter seul.

- Il a donc forcément été aidé d'une quelconque manière, compléta Jon. Et si c'est le cas, alors il est maintenant accompagné, et par conséquent encore plus dangereux.

La jeune préfète soupira, consciente de la complexité de la situation.

- Pensez vous que nous devrions agir ? demanda alors la jeune fille.

- Je ne pense pas que ce soit judicieux, répondit Obi Wan en se tenant le menton, pensif. Nous n'avons aucune piste à suivre, et comme nous sommes des élèves, nous ne pourrons pas accéder aux éléments de l'enquête. Je suggère simplement d'ouvrir l’œil et de rester prudents. Continuons de nous tenir informés et voyons comment tout cela évolue.

Les autres acquiescent, puis, d'un accord commun, ils quittèrent les lieux dans un silence grave témoignant de leur inquiétude, sans se rendre compte que, caché derrière des étagères, un jeune garçon aux cheveux noirs n'avait pas perdu une miette de leur conversation.


 

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Sasori soupira d'ennui. Il était appuyé contre le mur de la pièce, près de la porte, forcé d'écouter les bavardages incessants de son acolyte. Ce dernier, assis confortablement dans un fauteuil à quelques mètres de lui, ne fit pas attention aux réactions agacées de son partenaire. Ils étaient tous deux retournés au quartier général de l'organisation dans le but d'en apprendre plus sur les nouvelles étapes qui mèneraient l'Ordre Noir à son objectif.

- D'après ce qu'on nous a dit, poursuivit Deidara, le petit nouveau est un gamin de quinze ans psychopathe aux cheveux rouges. Un vrai toi miniature !

La porte du salon s'ouvrit alors sur Itachi, qui s'avança de quelques pas pour laisser le garçon qui le suivait entrer à son tour. Ce dernier resta toutefois à l'entrée de la salle, se trouvant juste à côté de Sasori.

- Voici le nouveau membre de notre groupe, trancha le brun avec calme, son nom est Karma Akabane.

Deidara laissa ses iris océan glisser sur l'adolescent, puis sur le marionnettiste. Tous deux se ressemblaient étrangement, les mêmes cheveux écarlates et en bataille, les mêmes iris ambrés et emplis d'une aura meurtrière, la même attitude désinvolte et ennuyée. La différence la plus frappante était leur expression. Celle de Sasori était neutre, froide pour ne pas dire glaciale, et complètement inhumaine, là où celle de Karma dévoilait assurance, arrogance et provocation derrière un sourire en coin. Un autre détail interpella le blond, la nouvelle recrue était grande. Son œil déduisit qu'il devait faire entre un mètre soixante quinze et un mètre quatre vingt, sachant qu'à son âge, il n'avait pas terminé sa croissance. Son acolyte lui, dépassait de peu le mètre soixante. Quand Deidara eut prit conscience de cette information, il ne put s'empêcher de s’esclaffer bruyamment. Se tenant le ventre sous la force de son amusement, il se laissa glisser dans son fauteuil, des larmes perlant à ses yeux. Itachi ignora complètement sa réaction, mais Karma et Sasori haussèrent simultanément un sourcil, perplexes, ce qui fit repartir de plus belle le blond.

- Peut-on savoir ce qui te tord en deux ? siffla alors le maître marionnettiste, agacé.

- En fait c'est toi le miniature ! cria le concerné entre deux fous rires.

Si les deux nouveaux venus ne comprirent pas la réponse, le sorcier expert en imperium lança un regard assassin à son acolyte. Un sourire fleurit lentement sur les lèvres de l'adolescent. Les mains dans les poches, il regarda celui qui l'avait accompagné depuis quelques jours.

- Donc si j'ai bien suivi, Itachi, commença-t-il avec assurance, la blondasse qui se fend la poire, c'est Deidara, un spécialiste des explosions, et celui qui tire la gueule, c'est le très célèbre maître marionnettiste, alias Sasori.

Le brun hocha la tête avant de diriger son regard vers le sorcier taciturne.

- Pendant notre trajet jusqu'ici, informa-t-il, j'ai entendu une rumeur qui circule. Il paraît que le ministère de la magie a fait appel à un professionnel venu tout droit du Japon, un homme surpassant les meilleurs aurors. Il parait que c'est un agent si exceptionnel qu'il en serait devenu une légende dans le monde sorcier, comme dans celui des moldus. C'est pourquoi j'ai besoin de ton aide.

Son interlocuteur haussa légèrement un sourcil et Itachi continua, posant de nouveau son regard sur l'adolescent.

- Karma est très doué, il a beaucoup de potentiel, l'Ordre Noir souhaitait le recruter pour cela, toutefois il a encore beaucoup à apprendre, et nous allons avoir très peu de temps, surtout si cette rumeur se confirme. J'espère pouvoir compter sur toi.

Sasori garda le silence, vrillant ses iris ambrés, dans ceux, identiques, de leur cadet. Ce dernier se tourna légèrement pour lui faire face, baissant la tête pour confronter son regard, son éternel sourire au visage. Cependant, il n'y avait dans son attitude aucun mépris, seulement un grand intérêt.

- J'ai entendu parler de ton don pour la manipulation, lança-t-il simplement. Je t'avoue que tes exploits m'ont fasciné, j'aimerais beaucoup apprendre de toi.

- Tu te passionnes pour l'art de faire des être humains tes pantins ? demanda alors l'aîné de sa voix grave et glaciale tout en penchant légèrement la tête.

- J'adore ça, sourit Karma en laissant sa langue humidifier ses lèvres.

Un léger rictus satisfait apparut sur l'expression inhumaine du mage noir. Un rictus qui exprimait la satisfaction, mais aussi le sadisme pur et la folie qui entravait son esprit depuis trop longtemps perverti par le vice. Un éclat particulier resplendit dans ses pupilles, et les deux garçons aux cheveux rouges se ressemblèrent en cet instant plus que jamais.

- Dans ce cas, susurra l'expert, suis moi Karma, je vais te donner une première leçon.


 

*******

 

L'avion atterrit sur la piste en souplesse, et le jeune homme qui en était l'unique passager cessa de regarder à travers le hublot. Il avait reçu il y a peu un contrat très intéressant et n'avait pas hésité un seul instant à se rendre à Londres. La porte du véhicule volant s'ouvrit et il se leva de son siège pour descendre sur la rampe. La pluie tombait fortement et le son qu'elle faisait en frappant le sol était aussi rassurant que triste. Sans prendre gare à l'eau qui ruisselait sur lui, il poursuivit calmement sa marche jusqu'à entrer dans la voiture qui l'attendait. Le chauffeur fut silencieux pendant le trajet, il avait reçu une enveloppe pour son silence et sa discrétion, une somme dont il n'aurait jamais pu que rêver. Sa tâche était claire et simple, récupérer un étranger à l'aéroport, le conduire à une adresse, et ne jamais parler de cette affaire à quiconque. S'il respecta les consignes à la lettre, il ne put cependant pas s'empêcher de jeter un œil dans le rétroviseur pour voir qui était ce passager si important. Le jeune homme devait avoir entre vingt et trente ans, mais son attitude le rajeunissait beaucoup. Les genoux repliés, le dos voûté, il se gavait de sucreries en regardant par la vitre du véhicule. Ses cheveux assez longs retombaient sur ses épaules, noirs et décoiffés, ses yeux sombres semblaient perdus dans le vague et il avait des cernes béantes qui témoignaient d'un manque de sommeil important. La voiture s'arrêta en face d'un bâtiment et l'inconnu sortit sans un mot. Il entra dans l'édifice et traversa les couloirs sous les regards inquisiteurs des passants jusqu'à entrer dans un bureau sans prendre la peine de frapper. Il s'installa sur un fauteuil, repliant de nouveau ses genoux dans son habituelle posture étrange tandis que l'homme qui lui faisait face écarquillait les yeux.

- Qui êtes vous et comment osez vous entrer ainsi dans mon bureau ? s'énerva-t-il soudainement.

Le brun ouvrit lentement une sucette qu'il plaça devant ses lèvres.

- Parce que j'étais attendu dans ce bureau pour m'entretenir avec vous monsieur de le ministre de la magie de Londres.

Le responsable anglais tiqua à l'accent japonais de son interlocuteur. Aussitôt, il comprit qui il avait en face de lui et il regretta de s'être emporté.

- Vous.

- En effet, je suis bien L. Votre affaire m'intéresse.


 

*******


 

Les trois élèves de première année étaient étendus dans l'herbe sous un arbre. La saison fraîche arrivait, mais la journée était ensoleillée et réchauffait la température.

- Et donc t'as espionné des troisièmes années ?

- Même pas ! protesta aussitôt le jeune garçon. J'ai juste été au bon endroit au bon moment !

- Wade, reprit son interlocutrice, tu ne feras croire à personne ici que tu es innocent.

- Il a peut être juste eu de la chance, intervint la troisième élève.

Le Serpentard jeta un regard reconnaissant à Domino, puis il reporta son attention sur celle qui doutait de lui.

- Negasonic, arrête de faire l'ado ténébreuse et revêche, je te dit que j'ai rien fait de mal. Mais c'est pas le sujet, je vous ai raconté ce que j'ai entendu, maintenant qu'est ce que vous en pensez ?

La jeune sorcière fronça les sourcils.

- Deidara tu disais... Ce nom ne m'évoque rien.

- Peut être pour l'instant, ajouta Domino, mais ce n'est qu'une question de temps s'il est impliqué dans les sombres affaires d'un groupe criminel.

L'autre approuva d'un hochement de tête. Wade sembla réfléchir un instant, puis un étrange sourire se dessina sur son visage.

- Je ne sais pas ce que tout ça signifie, mais je vais essayer d'en apprendre plus. L'année scolaire va être mouvementée on dirait !

Les filles roulèrent des yeux et la conversation se détourna sur autre chose. Mais les trois apprentis mages n'avaient pas remarqué un certain détail dans l'arbre qui les abritait du soleil. Un détail, ou plus exactement une présence. Occupée à escalader les branches pour passer le temps et exercer sa souplesse, elle s'était figée en entendant la conversation qui avait eu lieu un peu plus bas. Ainsi, elle avait écouté toute la discussion des premières années, trouvant les informations très intéressantes.

Chapitre 11: Veille de vacances

Les trois Serpentards discutaient calmement dans leur chambre, chacun assis sur son lit.

- Selon ce que j'ai compris, termina Loki, ce Karma est un ancien élève de Poudlard, mais il n'a pas terminé ses études, il s'est fait renvoyé durant sa troisième année. Cela faisait deux ans qu'il était à Azkaban.

- Et tu dis qu'il a été aidé pour son évasion ? demanda Livaï, toutefois peu intéressé par la conversation.

- C'est forcément le cas, intervint Sherlock. Cette prison est imprenable en temps normaux, c'est la deuxième évasion recensée depuis sa construction. A quinze ans, sans baguette, et sans pouvoir particulier, il a forcément reçu une aide extérieure. Et pas n'importe laquelle, je suppose que cela pourrait être ces mages noirs dont tout le monde parle, l'Ordre Noir...

Les yeux de Livaï se plissèrent soudainement, comme s'il était tout à coup captivé par la discussion.

- Ce qui signifie que Karma serait allié à cette organisation ?

Sherlock haussa les épaules.

- C'est possible.

Loki plissa les yeux, intrigué de voir le garçon taciturne s’intéresser finalement à quelque chose. Livaï réfléchit un instant, puis il leva la tête pour fixer Loki qui le regardait toujours.

- Tu accepterais de m'aider ?

- Ooooh, roucoula aussitôt le jeune homme. En quoi ?

- Pour me couvrir. Pendant les vacances, je dois aller voir quelqu'un, mais l’orphelinat où je vis ne permet pas les sorties en solo, surtout à notre âge. Et si je leur révèle chez qui je vais, ils refuseront. Mais passer ses vacances chez des amis est permis. J'aimerais dire que je passe mes vacances chez toi, pour pouvoir bouger à ma guise.

- Donc tu serais chez moi pendant toutes les vacances ?

- Juste le premier soir, ensuite je me débrouillerais. Et la veille de retourner ici aussi.

Loki réfléchit un instant.

- Hum... Mes parents sont en voyage, il n'y aura que mon frère chez moi, donc ça peut se faire. Mais à une condition.

- Laquelle ? demanda le brun en plissant les yeux.

- Je veux savoir chez qui tu vas, et pourquoi faire.

Livaï pinça les lèvres. Mais il n'avait pas le choix. Les deux garçons se fixaient du regard, essayant de deviner qui céderait à l'autre.

- Entendu, je te dirai tout.

- Moi je peux savoir ? demanda alors Sherlock.

- Non, répondirent les autres d'une même voix.

 

*******

Lafayette était en train d'exalter. L'adrénaline faisait exploser son être, et il donnait son maximum. C'était son premier match de Quidditch au sein de l'équipe de Gryffondor. Ce premier affrontement de l'année avait lieu le vendredi soir des vacances de la Toussaint, et la nuit commençait à tomber sur le stade. De plus, il pleuvait des cordes depuis le début de l'après midi. Mais le première année s'en fichait, il avait un grand sourire tout en volant dans les airs. Les yeux concentrés sur le terrain, il cherchait le vif d'or. Les lions affrontaient Serdaigle en cette soirée, et les gradins étaient remplis de supporters malgré le mauvais temps. Encouragé par toute sa promotion, qu'importent les maisons, le jeune garçon voulait absolument faire ses preuves. Il voulait rendre son capitaine fier. Il voulait que Steve ne regrette pas un instant son choix de l'avoir intégré à l'équipe dès sa première année. Lafayette jeta un regard sur le score affiché en tribunes. Quarante partout. La partie était commencée depuis déjà une heure trente, mais les gardiens de chaque groupe étaient vraiment efficaces. Un mouvement doré attira son attention, et il réagit aussitôt, se penchant en avant pour accélérer. La visibilité n'était pas très pratique dans ses conditions, mais le Rouge et Or était confiant. De plus, l'attrapeur de l’équipe adverse était à l'opposé du stade. C'était sa chance. Il suivit à pleine vitesse la petite balle d'or, serrant les dents en priant pour ne pas la perdre des yeux. Il passa si près des gradins qu'il en frôla le premier rang, sous les exclamations du public. Se sentant proche de sa cible minuscule, il tendit le bras en hauteur et referma son poing soudainement dès qu'il sentit le fer doré contre sa paume. Madame Bibine siffla la fin du match et ils annoncèrent la victoire de Gryffondor tandis que le plus jeune redescendait au sol. Dès qu'il eut les pieds à terre, Steve et Bucky vinrent le soulever sur leurs épaules en criant de joie. Le stade explosa sous les acclamations du jeune prodige, qui leva le bras pour montrer le vif d'or serré dans sa main. L'ambiance était festive. Le capitaine de l'équipe de Serdaigle vint serrer la main de Steve, le félicitant avec un sourire.

 

*******

Les sorciers entrèrent dans la salle en échangeant des murmures. Ils avaient été convoqués par la cheffe du bureau des aurors pour une réunion de grande importance. Qu'allait annoncer leur supérieure ? Jilano et Sayanel discutaient à voix basse, pas préoccupés le moins de monde par ce mystère. Jean lui, semblait plus perplexe, comme le reste de leurs collègues. Une jeune femme arriva d'un pas rapide. Les cheveux longs et bruns, l'air strict et le regard froid, elle se posta sur l'estrade avant de balayer l'assemblée des yeux. Rosa Diaz, en charge du département des chasseurs de mages noirs. Âgée de seulement trente deux ans, ce qui était rare pour avoir cette prestigieuse fonction, elle n'avait pourtant plus rien à prouver à personne. Elle soupira, agacée. Trois sièges étaient vides. Elle prit la parole.

- Bon, pour l'alcoolique, je me doutais qu'il serait absent. Mais quelqu'un a des infos concernant les deux autres ?

Personne ne répondit. La porte s'ouvrit alors sur deux hommes. Le premier, blond, un grand sourire au visage, semblait débordant d'énergie. A ses côtés, le sorcier était un peu plus grand, les cheveux noirs coiffés minutieusement, le regard sombre, et la barbe finement taillée.

- Toutes nos excuses pour notre retard, lâcha le second d'une voix grave et posée. Wolfgang ne s'est pas réveillé, j'ai du aller le chercher chez lui.

- Mais Antonio euh, râla le second avec un fort accent allemand. Me balance pas comme ça, j'ai déjà dit que j'étais désolé !

Rosa se pinça l’arête du nez. Elle n'était pas surprise, l'autrichien était fidèle à lui même comme toujours.

- Mozart, lança-t-elle. Ferme la. Asseyez vous tous les deux.

Le duo obéit. Elle se tourna de nouveau vers le groupe.

- Bien. Je vous ai convoqués car il y a du changement. Vous êtes tous plus ou moins sur le dossier concernant l'Ordre Noir. Certains depuis plus longtemps que d'autres. Mais le ministre de la magie a engagé un auror du Japon à côté pour enquêter. Il semblerait qu'à ses yeux, nous ne soyons pas assez efficaces. Vous avez donc pour ordre de collaborer avec cet expert. Tout ce qu'il demande comme information, vous devez lui donner. Il partagera également les siennes avec vous. Nous devons travailler le mieux possible ensemble. Car pendant qu'on galère, cette organisation continue de faire ce qui lui chante, et si pour l'instant on n'a que vaguement idée de ses actes et projets, on sait que ça va finir par péter. Je ne vous rappelle pas les ravages causés par leurs prédécesseurs, le Clan. Si on avait démantelé ces connards correctement, peut être que l'Ordre Noir ne serait pas né. Alors tout le monde se bouge, je veux des résultats.

- C'est quoi son nom à l'auror japonais ? demanda une voix dans l'assemblée.

- L.

- Elle qui ?

La cheffe du bureau des aurors roula des yeux.

- Pas elle, bande d'abrutis. L.

- Aaah, comme la lettre ?

- Non comme le chiffre, crétin !

Sur cette parole, elle quitta la pièce. Les sorciers échangèrent de longs regards. Leur directrice s'énervait facilement et elle était directe, mais elle était aussi juste et efficace dans son travail. Ils avaient tous confiance en elle. Antonio se leva, et une voix l'interpella.

- Salieri !

Il fit volte face. Jilano et Sayanel s'avançaient vers lui.

- Bonjour, reprit le premier, qui l'avait appelé, ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu.

- J'étais retourné en Italie travailler sur une affaire. Je suis rentré il y a deux jours, je n'ai pas eu le temps de revenir au ministère avant aujourd'hui.

- Et ton partenaire te fait déjà tourner en bourrique ? sourit Sayanel. Il était intenable en ton absence et je pèse mes mots, je crois que tu lui as manqué pour qu'il soit aussi calme comparé aux dernières semaines.

- Hey... protesta Wolfgang derrière.

- Ne m'en parlez pas, répondit le brun en roulant des yeux. Je le connais assez pour savoir qu'il est insupportable que je sois là ou non.

Le sorcier autrichien fit la moue en croisant les bras. Antonio discuta encore un instant avec ses deux collègues, puis il les salua pour retourner dans son bureau, priant pour que, durant son absence, son turbulent équipier n'y ait pas trop mis de désordre. Il était auror depuis maintenant six années. Sa famille, venue d'Italie, était arrivée peu avant sa naissance s'installer en Angleterre, il avait donc grandi dans ce pays, et avait fait ses études à Poudlard, dans la maison de Serpentard, de par son intelligence et ses ambitions. La période scolaire avait été une simple balade pour lui, n'ayant aucune difficulté dans aucune matière. Talentueux, professionnel, consciencieux, il avait toutes les qualités requises pour ce job. Il était un sorcier hors pairs. C'est pourquoi, quand Wolfgang Mozart était arrivé à Londres deux années plus tôt, le ministère, sceptique de voir un chasseur de mages noirs de seulement dix huit ans, et ce malgré son excellent dossier, lui avait confié la charge de le guider. Antonio n'était pas quelqu'un de très sociable, froid et distant, il travaillait en silence de façon efficace, et seul. Mais il n'avait pas eu le choix, le jeune autrichien lui avait été affecté. S'il avait eu beaucoup de mal avec le caractère extraverti et bien trop dynamique du mage d'Autriche, il avait néanmoins rapidement compris pourquoi il avait été nommé auror après seulement une année de formation au lieu des trois réglementaires à l'international. Wolfgang maniait la magie avec un talent et une aisance qu'il avait rarement vus. Comme si elle naissait entre ses doigts avec un naturel déconcertant, et que sa baguette n'était qu'un instrument décoratif pour modifier sa forme. Il avait l'esprit vif et beaucoup de compétences intellectuelles, malgré son attitude enfantine. Salieri entra dans son bureau avant de pousser un soupir. Derrière lui, la voix enthousiaste de son collègue résonna.

- Quoi ? J'ai rangé !

L'italien tourna la tête vers lui avant de désigner les piles de papiers qui dépassaient d'un peu partout sur chaque étagère.

- Tu t'es surtout souvenu hier que j'étais rentré et que j'allais revenir ici et tu as tout calé dans les tiroirs au hasard.

- Oui c'est ça, bah j'ai rangé quoi.

- Tu m'exaspères.

Il s'installa dans son fauteuil et entreprit de trier un premier bloc de documents. Mozart sourit doucement. Il connaissait son aîné depuis maintenant deux ans, et il adorait le taquiner. Il était pourtant vraiment admiratif de son travail efficace, et il avait beaucoup d'estime pour lui. Le brun était charismatique au delà du possible. Toujours tellement soigné, autant dans ses gestes que son image, c'était impressionnant. Mais il savait aussi que le plus âgé avait des faiblesses, et ce dernier le tuerait s'il en parlait à quiconque. Il avait déceler celles ci en passant beaucoup de temps à ses côtés, et aussi parce qu'il adorait le provoquer. Quand il avait remarqué que Salieri contenait grandement sa patience à l'égard de son comportement, il avait d'abord cherché à atteindre ses limites. Puis, il avait été tenté par autre chose pour l'embêter. D'un naturel très séducteur, Mozart draguait facilement son entourage, et il fallait bien être honnête, son mentor lui faisait beaucoup d'effet. Mais, ne l'ayant jamais vu dans le domaine du privé, ou même sortir de son attitude formelle, il n'avait pu résister à l'envie de le séduire lui aussi, par curiosité, pour voir sa réaction. Et il n'aurait pas imaginé un tel résultat. Antonio avait longuement repoussé ses avances, certain qu'il s'agissait là de moquerie, mais avec beaucoup de difficultés, et Wolfgang avait compris que l'attirance qu'il éprouvait pour lui était réciproque. Ou du moins que ses tentatives ne le laissaient pas indifférent. Pendant ces longues semaines d'absence, jouer avec les émotions de son aîné lui avait manqué, tout comme sa présence en général. Le jeune sorcier contourna le bureau avant de laisser ses mains glisser sur les épaules du brun, qui se tendit aussitôt.

- Mais t'as toujours pas fini tes conneries ? Pourquoi ça ne te lasse pas ?

Le blond pencha la tête vers le visage de l'italien pour ronronner à son oreille.

- Oh, mais tu m'as terriblement manqué... Tu sais, je me sentais si désemparé sans mon cher partenaire... Et comment peux tu dire ça, je ne me lasserais jamais de toi, Antonio, t'es le rayon de soleil de ma vie !

Il enlaça les épaules du brun qui roula des yeux sans toutefois se dérober à son contact. Il refusa de l'admettre, mais Wolfgang lui avait aussi manqué.

 

 

 

 

La suite prochainement j'espère.





/début écriture : juillet 2018/

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