Chapitre 2 : Quand la légende surgit
Le ciel était d'un bleu profond, perturbé par quelques nuages de temps à autres. La jeune femme, postée sur une corniche en haut du mât, profitait de la vue scintillante qui s'offrait à elle. Ainsi grimpée au sommet du navire, elle avait l'impression de voler, et elle pouvait presque en tutoyer les cieux. Ses longs cheveux châtains étaient détachés, volant dans son dos de par le vent qui sévissait à cette altitude. Ses grands yeux, dont les iris tiraient entre le marron et le noir, étaient très expressifs, et concentrés sur l'horizon. Un mouvement attira alors son regard dans le paysage, et elle plissa les paupières pour mieux voir. Son visage fin, attentif sur son observation, restait imperturbable aux bruits marins qui n'étaient que calme habituel à ses oreilles. Puis, d'un mouvement fluide, elle sauta par dessus la rambarde et s'accrocha au filet, descendant quelques mètres d'une désescalade fluide avant de saisir une corde pour se balancer dans le vide jusqu'au sol du ponton, sur lequel elle atterrit souplement. Elle était grande, plus que beaucoup de matelots qui travaillaient à bord. L'homme qui tenait la barre leva vers elle un regard surpris, ne s'attendant pas à la voir apparaître brusquement devant lui.
- Kira ? demanda-t-il ? Tu as vu quelque chose ?
- Oui, répondit aussitôt la jeune femme. Un navire de la marine se dirige droit sur nous. Vu son allure et la nôtre, il devrait être à portée de tirs d'ici une heure. Et je pense qu'il nous a repérés aussi.
- Entendu, intervint alors une voix froide et dénuée d'une quelconque émotion dans leur dos. Je me charge de préparer l'équipage. Retourne là haut et tiens moi informé.
La vigie se retourna pour faire face au second du navire. Petit de taille, il était portant très charismatique. Ses cheveux courts, aussi rouges que le sang, ses iris d'une couleur si particulière, entre le marron et l'or, sans aucune expression particulière, le teint pâle dénué d'imperfections, il ressemblait à une poupée de porcelaine. Kira hocha la tête avant de répondre.
- D'accord, Sasori.
Et, sans attendre, la jeune femme saisit la corde qui traînait près d'elle et elle s'élança de nouveau jusqu'à atteindre les filets pour grimper en haut du mât. Le second se tourna alors vers l'homme qui tenait la barre.
- Lawliett, je te laisse manœuvrer encore un bon moment, il faut que j'aille donner les directives et avertir la Capitaine.
Son interlocuteur hocha la tête et le jeune homme descendit du pont afin d'aller donner ses ordres. L'équipage fut bien vite mis au courant du plan, mais personne ne s'en inquiéta. Les pirates étaient confiants. La réputation de leur navire n'était plus à faire depuis longtemps. Sasori se tourna vers un homme qui n'était pas plus grand que lui, les cheveux noirs coupés en undercut et les yeux gris acier.
- Livaï, trouve Karma et fais en sorte que lui et les artilleurs soient prêts à tirer le plus vite possible, ensuite coordonne le reste de l'équipe, je vais m'entretenir avec la Capitaine.
Le brun hocha la tête avant de disparaître, à la recherche du maître canonnier, tandis que Sasori partait vers les quartiers privés. Livaï descendit les escaliers jusqu'à rejoindre le premier niveau. Efficace, l'artillerie se préparait déjà sous les instructions de Karma. Lui aussi avait des cheveux écarlates et des iris ambrés, mais à la différence du second, il était relativement grand, et possédait une expression espiègle et assurée.
- Quand serez vous prêts à attaquer ? demanda le quartier maître sans attendre.
- D'ici un quart d'heure. Nous n'aurons plus qu'à attendre le signal. Nous suivons la procédure habituelle ?
- Oui.
Il repartit aussitôt, n'ayant pas de temps à perdre, et un bruit sourd attira l'attention du maître canonnier.
- Tom, dit-il alors avec lassitude, je peux savoir pourquoi tu as essayé d’assommer Anthony avec un boulet ?
- Il me fatigue.
- C'est même pas vrai, se défendit le dénommé Anthony.
Karma soupira.
- Vous vous entre tuerez ce soir les gars, nous devons d'abord exploser un navire de la marine.
- OUAIS ! s'écria soudainement un jeune blond passionné de pyrotechnique.
- Calme toi Deidara, et charge les canons.
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Sasori quitta les quartiers privés après avoir informé la Capitaine de la situation, puis il se rendit sur le pont et porta son regard sur deux jeunes personnes en train de s'occuper des voiles du navire.
- Nine, Temari, vous avez besoin que je demande aux autres de vous aider ?
Les deux concernées se tournèrent vers le second. La première était une pirate aux cheveux roux mi longs et au regard intense. L'autre était blonde, et elle se coiffait de quatre couettes derrière son crâne, ses iris bleus brillaient d'assurance. Toutes deux étaient réputées pour avoir un caractère affirmé, et jamais personne n'aurait osé leur manquer de respect sur le bateau.
- On se débrouille Sasori, répondit Nine pour elles.
La blonde hocha la tête pour confirmer, et le jeune homme les laissa avec les grandes voiles pour aller s'assurer que toute la manœuvre se préparait correctement. Un abordage n'était pas à bâcler, surtout quand il s'agissait de la marine. Kira l'appela depuis son perchoir et il leva la tête.
- Ils sont en train de se préparer là bas ! l'informa la vigie. A priori, ils prévoient un assaut pour le croisement, vu que les canons qu'ils chargent sont latéraux. Nous serons prêts d'eux dans une dizaine de minutes.
- Merci Kira, répondit son interlocuteur. On part donc sur un abordage en belle. Ne descends qu'au dernier moment, au cas où tu aurais des observations de dernière minute.
- Entendu !
Puis, le second se tourna vers l'équipage, qui était prêt à l'assaut.
- Préparez vous à l'abordage, je ne veux aucun mort, ni aucun blessé dans nos rangs, c'est clair ?
Tous crièrent positivement avant de saisir leurs armes.
- Et attendez mon signal, termina Sasori de sa voix glaciale.
Le temps sembla suspendu pendant un long moment, le silence planait sur les deux navires tandis qu'ils se croisaient lentement. Quand les deux bords furent face à face, l'équipage de la marine leur jeta des regards emplis de haine, et l'officier supérieur scanda d'une voix forte.
- Ce n'est pas aujourd'hui que l'Empire laissera des pirates pouilleux voguer librement sur son océan ! Messieurs, pas de quartiers contre cette vermine.
Les pirates, insultés, serrèrent les dents. Sasori esquissa lentement un léger sourire, et une nouvelle voix, féminine, forte et teintée d'insolence, s'éleva sur le navire criminel.
- Dans ce cas, je suppose que la vermine va devoir enseigner les bonnes manières à l'Empire, encore une fois.
L'intonation était glaciale, mais empreinte d'un léger amusement. La porte des quartiers venait de s'ouvrir, et la personne qui venait de s'exprimer, les cheveux rouges, courts, ébouriffés, bien que maintenus par un imposant tricorne, le manteau long glissant le long de son corps, était dans une posture de défi, armes en mains. Ses iris sombres étaient concentrés sur les matelots, et une marque noire était tatouée sur son visage, longeant la joue gauche pour traverser son œil et son sourcil. Un marin impérial s'écria alors, terrorisé, en reconnaissant enfin leurs adversaires.
- Le pavillon, je le reconnais ! C'est l'Akasuna !
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